Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Une écologie raisonnable
Ces municipales 2020 auront été à l’image du pays depuis bientôt deux ans : un joyeux… cirque, pour rester décent. De « griveauseries » en crise sanitaire, tout est quasiment parti en quenouille du début à la fin. En guise d’épilogue, nous avons maintenant droit, dans plusieurs grandes villes, à quelques alliances surréalistes entre farouches ennemis d’hier. Il faut bien sauver les meubles ! De la politicaillerie dans toute sa splendeur qui voit, dans des combinaisons variées, la droite, la gauche et En marche nouer des accords pour barrer la route à des écolos qui pédalent vent de dos. Ces bricolages sans vergogne appellent un double constat. Les vieux partis, et le supposé nouveau qui leur ressemble tant, ont du mal à accepter la perspective d’abandonner leur hégémonie et de partager davantage le pouvoir. Cet agacement ne nécessite aucun commentaire superflu… La justification de certaines alliances contre-nature mérite, en revanche, qu’on s’y attarde un brin. Il s’agit, font valoir les intéressés, de faire obstacle à des écologistes assimilés à des fous furieux. Tel n’est pas forcément le cas, mais c’est une inquiétude qu’il faut entendre. Elle nous dit que l’écologie n’a pas gagné, en France, tous ses galons de respectabilité. Ses zélateurs apparaissent encore comme des empêcheurs de vivre. Et ce ne sont pas quelques-unes des conclusions de la Convention citoyenne pour le climat qui vont rassurer. Pitié ! Pourvu que Macron n’ait pas l’idée saugrenue, pour se requinquer à bon compte, de convoquer un référendum pour valider ces foutaises que sont l’introduction de la lutte contre le changement climatique dans la Constitution et la création d’un crime d’écocide. Il y a tellement d’autres choses concrètes à mettre en oeuvre pour faire progresser la cause. L’écologie s’apparente encore trop à une punition. Chaque Français est désormais convaincu de l’urgence climatique, et tout disposé à consentir des efforts, à son échelle, pour protéger la planète. Mais le Gaulois, on ne le refera pas, apprécie peu qu’on le brusque. Il se braque vite quand on lui intime comment manger, quelle voiture acheter, où partir en vacances, quelles pubs tolérer, etc. Mieux vaut donc le faire évoluer en douceur. L’écologie politique doit pour cela peaufiner un modèle raisonné. Et trouver celui ou celle qui l’incarnera, sans ostraciser ni infantiliser personne.
« L’écologie doit encore peaufiner son modèle, et trouver celui ou celle qui l’incarnera… »