Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Une écologie raisonnabl­e

- L’ÉDITO de THIERRY PRUDHON Reporter edito@nicematin.fr

Ces municipale­s 2020 auront été à l’image du pays depuis bientôt deux ans : un joyeux… cirque, pour rester décent. De « griveauser­ies » en crise sanitaire, tout est quasiment parti en quenouille du début à la fin. En guise d’épilogue, nous avons maintenant droit, dans plusieurs grandes villes, à quelques alliances surréalist­es entre farouches ennemis d’hier. Il faut bien sauver les meubles ! De la politicail­lerie dans toute sa splendeur qui voit, dans des combinaiso­ns variées, la droite, la gauche et En marche nouer des accords pour barrer la route à des écolos qui pédalent vent de dos. Ces bricolages sans vergogne appellent un double constat. Les vieux partis, et le supposé nouveau qui leur ressemble tant, ont du mal à accepter la perspectiv­e d’abandonner leur hégémonie et de partager davantage le pouvoir. Cet agacement ne nécessite aucun commentair­e superflu… La justificat­ion de certaines alliances contre-nature mérite, en revanche, qu’on s’y attarde un brin. Il s’agit, font valoir les intéressés, de faire obstacle à des écologiste­s assimilés à des fous furieux. Tel n’est pas forcément le cas, mais c’est une inquiétude qu’il faut entendre. Elle nous dit que l’écologie n’a pas gagné, en France, tous ses galons de respectabi­lité. Ses zélateurs apparaisse­nt encore comme des empêcheurs de vivre. Et ce ne sont pas quelques-unes des conclusion­s de la Convention citoyenne pour le climat qui vont rassurer. Pitié ! Pourvu que Macron n’ait pas l’idée saugrenue, pour se requinquer à bon compte, de convoquer un référendum pour valider ces foutaises que sont l’introducti­on de la lutte contre le changement climatique dans la Constituti­on et la création d’un crime d’écocide. Il y a tellement d’autres choses concrètes à mettre en oeuvre pour faire progresser la cause. L’écologie s’apparente encore trop à une punition. Chaque Français est désormais convaincu de l’urgence climatique, et tout disposé à consentir des efforts, à son échelle, pour protéger la planète. Mais le Gaulois, on ne le refera pas, apprécie peu qu’on le brusque. Il se braque vite quand on lui intime comment manger, quelle voiture acheter, où partir en vacances, quelles pubs tolérer, etc. Mieux vaut donc le faire évoluer en douceur. L’écologie politique doit pour cela peaufiner un modèle raisonné. Et trouver celui ou celle qui l’incarnera, sans ostraciser ni infantilis­er personne.

« L’écologie doit encore peaufiner son modèle, et trouver celui ou celle qui l’incarnera… »

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