Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Des places en plus pour le permis bateau

Avec les mesures sanitaires, les places à l’examen du permis ont fortement diminué. La Direction départemen­tale des territoire­s et de la mer a consenti quelques efforts. Les profession­nels respirent

- P.-L. PAGÈS plpages@varmatin.com

Sans doute frustrés par deux mois de confinemen­t, nombreux sont ceux à s’être mis à rêver de navigation en mer, d’horizons sans fin. Sitôt leur liberté recouvrée, ils ont naturellem­ent poussé les portes de l’un des 40 bateaux-écoles répertorié­s dans le Var. Mais leur projet de passer le permis bateau pour voguer sur la Grande Bleue pendant l’été a bien failli tomber à l’eau. « À cause des mesures de distanciat­ion physiques – les fameux 4 m2 réglementa­ires – les capacités de l’unique centre d’examen du permis bateau à Toulon ont fortement diminué. Désormais, il n’y a plus que 240 places d’examens par semaine, contre 360 avant la crise du Covid-19. C’est insuffisan­t pour répondre à la demande », nous expliquait mercredi Nicolas Laplace. Inquiet, le gérant du bateau-école Octopussy à Saint-Tropez lâchait même : « On est en train de mourir ».

Des sessions remplies en un temps record

Un point de vue partagé par Olivier Lacourtabl­aise, responsabl­e du« premier bateau-école du Var » à Saint-Raphaël. « Les sessions d’examen sont complètes jusqu’au 20 juillet prochain. Et après ? On ne sait pas, les sessions ne sont pas encore ouvertes. On n’a aucune visibilité. On ne peut pas réussir une saison dans ces conditions », lâchait-il en milieu de semaine. Les deux profession­nels sont bien conscients des efforts qui ont déjà été consentis par la Direction départemen­tale des territoire­s et de la mer (DDTM), leur administra­tion de tutelle. « Mi-mai, lorsqu’on a repris les formations, seules 180 places d’examens étaient disponible­s. En ajoutant une quatrième session hebdomadai­re, la DDTM a pu proposer 60 places supplément­aires par semaine. Mais ça ne suffit toujours pas. » Pour preuve : la vitesse à laquelle les sessions d’examens se remplissen­t. « La session du 20 juillet s’est remplie en 3 minutes àpeine! », racontent nos deux témoins. Du jamais vu. Bien décidés à défendre leur activité, les deux profession­nels ont fait feu de tout bois. Vice-président

de la Fédération nationale des bateaux-écoles, Olivier Lacourtabl­aise a écrit à la Mission Plaisance à Paris. Nicolas Laplace, lui, a alerté Sereine Mauborgne, députée de la 4e circonscri­ption du Var.

Déshabille­r Pierre pour habiller Paul

Il faut croire que ces initiative­s ont porté leurs fruits. « À compter du 29 juin, 400 places d’examen seront proposées chaque semaine pour les mois de juillet et août. Cet effort supplément­aire devrait compenser une partie du retard », a annoncé jeudi David Barjon, le directeur de la DDTM du Var. Ce dernier espère simplement que cet effort en faveur de l’examen du permis bateau n’entraînera pas de tension dans d’autres services de son administra­tion. Car pour offrir plus de places, il lui a fallu faire appel à des ressources internes dédiées habituelle­ment à d’autres tâches. Un numéro d’équilibris­te qu’il explique en ces termes : « La DDTM, comme toutes les administra­tions, n’a pas la même souplesse qu’une entreprise. Elle ne peut pas recruter pour faire face à la hausse de son activité. Conscient qu’il était important que la DDTM accompagne le redémarrag­e économique de tout le monde, j’ai fait remonter mes besoins de renforts. Mais il se trouve qu’en 2020, le volume de vacataires est en baisse. Je dois donc prendre des moyens ailleurs, en espérant que ça tienne ».

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(Photo Philippe Arnassan) Sans permis, c’est aussi la filière de la location des véhicules nautiques à moteur qui risque d’être touchée. Par ailleurs, l’État a beaucoup à perdre, puisque sur chaque permis délivré il perçoit  euros de timbres fiscaux.

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