Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Primes, salaires... A San-Salvadour, les soignants expriment leur colère
On veut des lits, des bras, du pognon » .Devant les grilles de l’hôpital San-Salvadour, le message des personnels de l’hôpital de l’Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP) à Hyères est sans détours. L’intersyndicale Sud Santé, CGT et FO a lancé, dès ce mardi matin, un mouvement de protestation face aux propositions de revalorisation salariale faites par le ministre de la Santé Olivier Véran, dans le cadre du Ségur de la santé mais aussi par rapport à la disparité des primes accordées à la suite de la crise sanitaire.
Victimes du coronavirus
Il faut savoir que le site hyérois spécialisé dans la prise en charge de patients polyhandicapés a été durement touché lors de l’épisode Covid puisque 24 patients (dont un est décédé) et 14 agents ont été atteints par le coronavirus. Au coeur de la tempête sanitaire, des agents volontaires - moins d’une dizaine - ont été déployés dans la région parisienne en renfort.
Primes accordées sans équité
« Si ces derniers ont logiquement touché la prime de 1 500 euros, ce n’est pas le cas de leurs collègues de l’hôpital San-Salvadour », relève Jean-Claude Dominique, secrétaire CGT.
C’est bien là que le bât blesse... Cette fameuse prime est, selon les représentants syndicaux, accordée sans équité. « En fonction des zones rouges ou pas. Que ce soit à Hyères ou à Hendaye, nous sommes écartés en tant que personnel soignant de ce dispositif de prime », explique Stéphanie Delaplace, déléguée CGT. Cette infirmière rappelle aussi les conditions de travail auxquelles les infirmiers ont été confrontées. « Deux masques FFP2 pour trois, et tout le reste...» Deux autres primes versées aux soignants des unités de soins longue durée (USPC) et services de soins de suite et de réadaptation (SSR), soit respectivement 500 et 1000 euros ouvrent la voie à des disparités. « En tant que soignants on nous applique celle de 500 euros alors que nous pouvons intervenir de manière mutualisée dans l’un ou l’autre des services », est-il précisé.
Et la revalorisation des salaires ?
Sur l’annonce du déblocage de 6 milliards d’euros, l’intersyndicale reste dubitative. « Nous sommes deux millions d’hospitaliers en France. Dans les faits, sur les fiches de salaire, quel va être le résultat ? »
L’unité en charge de l’obésité ferme
A San-Salvadour, les syndicats se désolent aussi de la fermeture de l’unité Quentin. Une unité qui faisait référence en France pour la prise en charge des patients atteints d’obésité. « Ce 30 juin marque la fin de ce service, la fermeture de 23 lits et la perte de 18 emplois (redéploiement ou non remplacement). C’est la première fois que l’on est dans une phase dégressive ici en termes de personnels soignants », constate M. Dominique.