Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Les orientations du budget « post-crise » font débat
Hier soir au conseil municipal, le maire et son adjoint en charge des finances ont défendu les choix opérés pour l’élaboration du budget 2020, notamment le recours à un emprunt de 3 M€
Fixer le cap budgétaire pour l’année à venir, avec le retard dû à la crise et son impact sur l’économie : une lourde tâche, sans conteste, pour le maire David Rachline et son nouvel adjoint aux finances, Gilles Longo, qui présentaient hier soir aux élus du conseil municipal le débat d’orientation budgétaire avant le vote du budget 2020. Avec des choix forts, notamment un recours à l’emprunt vivement critiqué par l’opposition (lire ci-dessous). « Après la période que nous venons de vivre et celle, difficile, qui s’annonce, il y a deux écoles : celle de l’investissement et celle de l’immobilisme », a lancé le maire, visant ses opposants. Voici les principaux enseignements des orientations budgétaires de la municipalité pour l’année en cours :
❒ Le contexte
« La Ville s’est particulièrement impliquée, durant la crise sanitaire, pour la protection de la population et de ses agents (masques, outils d’information...) Le coût budgétaire des différents équipements et mesures sanitaires est à ce jour de l’ordre de 540 000 euros, soit en acquisitions directes, soit en dépenses induites (contrôles, nettoyages spécifiques...). Par ailleurs, une subvention complémentaire de 50 000€ sera attribuée au CCAS pour faire face aux urgences sociales causées par la crise. Cette crise a également un impact majeur sur les recettes (droits de mutation, fourrière, redevances des concessions de plage, droits de terrasse et loyers...) estimées à 3 M€. Concernant les dépenses en moins, celles-ci s’élèvent à 650 000€, liées essentiellement à la restauration scolaire, aux fluides et aux fournitures. Au final, l’impact de la crise représente une diminution de l’ordre de 2, 8 M€ de notre excédent de fonctionnement prévisionnel sur l’année 2020 ».
❒ Les choix
« Trois solutions s’offraient à nous pour ce budget ‘‘post-crise’’ : augmenter les impôts, ce qui n’était pas notre volonté ; réduire des investissements à due concurrence, mais cela aurait conduit à en différer certains à hauteur de 2, 8 Me (plateforme romaine, travaux du secteur Auzereau, études sur le secteur des sables, travaux dans les bâtiments scolaires...) ; maintenir, voire augmenter légèrement les investissements prévus, sachant que plus de 1, 1M€ est prévu dans ce budget pour des interventions liées aux conséquences des inondations. Il n’est pas apparu opportun de rajouter de la récession à la récession, à un moment où les entreprises ont besoin de marchés pour préserver l’emploi. La décision a donc été prise de maintenir et d’augmenter légèrement l’investissement et de recourir à un emprunt complémentaire exceptionnel de 3M €. L’urgence est telle que cette somme nous paraît raisonnable »
❒ Les objectifs
« Poursuivre la maîtrise des dépenses de fonctionnement ; maintenir l’engagement de ne pas augmenter les taux d’imposition, stables depuis 2014, tout en veillant à optimiser les recettes, notamment fiscales, dans un contexte d’incertitude ; poursuivre et renforcer une politique d’investissement structurante ».
❒ Les chiffres du budget
- Les recettes de fonctionnement devraient s’établir autour de 76,58 M€. - Le produit des impôts et taxes : 55, 35M €. - Les dépenses de fonctionnement : 72, 13 M€. - Les dépenses d’investissement : 40M €, contre un ‘‘réalisé’’ de l’ordre de 27 M€ en 2019. Elles se répartiraient principalement entre les dépenses d’équipement (26, 4 M€) et les dépenses financières (12, 8 M€ dont 11, 9 pour le remboursement du capital de la dette).