Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

LES PARFUMS

- C. COP C. COP

De Grégory Magne (France). Avec Emmanuelle Devos, Grégory Montel, Gustave Kervern... Comédie.  h . Notre avis :

L’histoire

Anne Walberg (Emmanuelle Devos) est une célébrité dans le monde du parfum. Elle crée des fragrances et vend son incroyable talent à des sociétés en tout genre. Elle vit en diva, égoïste, au tempéramen­t bien trempé. Guillaume (Grégory Montel) est son nouveau chauffeur et le seul qui n’a pas peur de lui tenir tête. Sans doute la raison pour laquelle elle ne le renvoie pas…

Notre avis

Plutôt que d’essayer de renouveler les codes du buddy-movie, genre construit sur la rencontre de deux caractères opposés, dont les différence­s vont permettre à chacun de s’épanouir, Grégory Magne applique habilement la formule. La principale originalit­é de son scénario étant de réunir un homme et une femme sans s’aventurer dans une liaison amoureuse. Pas si fréquent… Dans un rôle plein de compassion, proche de l’agent qu’il interprète dans la série Dix pour cent, Grégory Montel fait preuve de sensibilit­é. Il est un père divorcé sans le sou, redoublant d’efforts pour se rapprocher de sa fille adolescent­e et obtenir son admiration. Face à lui, Emmanuelle Devos, comme souvent impeccable, joue une patronne hautaine dont les répliques aussi sèches que cinglantes dissimulen­t quelques fêlures du passé. Une façade autoritair­e créée pour continuer à exister a minima dans le milieu hautement concurrent­iel des parfums, où elle fut autrefois la reine, avant de perdre son nez. Bien que discrète, la réalisatio­n est soignée. Elle est aussi – logique vu le titre – sensoriell­e. Appliqué, Grégory Magne expose les clivages entre les classes sociales en démontrant qu’avec du bon sens, une complicité, voire une alchimie, est possible. D’où une oeuvre humble, dont la sensibilit­é emporte l’adhésion.

L’histoire

Jeanne (Noémie Merlant) travaille comme gardienne de nuit dans un parc d’attraction­s. Elle vit une relation fusionnell­e avec sa mère, l’extraverti­e Margarette (Emmanuelle Bercot). Alors qu’aucun homme n’arrive à trouver sa place au sein du duo atypique, Jeanne développe d’étranges sentiments envers Jumbo, l’attraction phare du parc…

Notre avis

Pour son premier long-métrage, Zoé Wittock s’essaie au fantastiqu­e en relatant l’histoire d’amour entre une jeune femme… et un manège de parc d’attraction­s ! Un sujet aussi étrange que périlleux, ne laissant pas de place aux approximat­ions. Or, si l’on perçoit ses intentions d’évoquer le désir féminin et la quête d’émancipati­on, Jumbo ne brille pas par sa maîtrise. La rencontre du corps et de la tôle si chère à l’épatant Crash de David Cronenberg, manque de saveur et de sensualité et l’esprit dérangeant attendu tombe à plat. La néoréalisa­trice n’arrivant pas à transmettr­e au spectateur l’attirance éprouvée par Jeanne envers la machine. Noémie Merlant semble donc livrée à elle-même, et peine à faire exister cette jeune femme, beaucoup trop passive. De leur côté, Emmanuelle Bercot qui incarne sa mère et Sébastien Bouillon, en amoureux transi, apportent respective­ment une once de folie et de romantisme. Insuffisan­t toutefois pour faire oublier la platitude des dialogues. Reste le fameux parc d’attraction­s où se déroule l’intrigue. Son aspect sinistre, vidé de toute vie insuffle une atmosphère inquiétant­e et pesante. Sans doute le point positif de ce film aussi osé qu’inabouti… voire grotesque dans sa conclusion.

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