Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
« Si vous prenez vos vacances, le Covid- n’en prend pas »
La veille sanitaire confirme une « situation stable dans le Var » mais la vigilance est accrue dans la région Paca où le nombre de personnes contaminées par une personne augmente
Le coronavirus a contraint les Français à fêter le printemps confinés. Il nous oblige désormais de passer l’été, libre de nos mouvements, mais dans le respect des gestes barrières. Car « si vous prenez des vacances, le Covid19 n’en prend pas » : ce message de prévention, l’Agence régionale de santé (ARS) entend bien le marteler. Elle n’a pas attendu l’obligation gouvernementale du port du masque dans les lieux publics clos (lire en pages précédentes) pour le diffuser depuis le premier jour du déconfinement. Celui-ci n’a pas sonné, loin s’en faut, la fin de l’épidémie.
« Pas de clusters à ce jour dans le Var »
Pour preuve, les situations jugées « sensibles » par la direction régionale de l’ARS Paca, qui prend pour exemple la Guyane, Mayotte et la Mayenne où « les trois indicateurs de veille sanitaire – taux de patients testés positifs, taux d’incidence pour 100 000 habitants, et le fameux R, reproduction du virus – montrent une circulation active et voire importante du virus », commente
Sébastien Debeaumont, directeur départemental de l’ARS Var, et adjoint au directeur régional de l’ARS Paca.
Tordre le cou aux rumeurs
Le département du Var est relativement épargné avec une « situation stable », analyse-t-il. « À cette heure-ci, nous n’avons pas de signaux particuliers, et de clusters en tant que tel ou d’anormalité », insiste-t-il. Le directeur départemental tient, ainsi, à tordre le cou « aux rumeurs persistantes » sur une reprise épidémique, voire même celles sur « un confinement de la commune de Saint-Tropez » (lire notre édition locale). Le relâchement des gestes barrières, et les rassemblements festifs notamment de la jet-set sont, sans doute, aussi, à l’origine de ces fakes news. Pour l’ARS, la seule référence qui ne travestit pas la réalité est celle du suivi quotidien des trois indicateurs La veille sanitaire se déroule sept jours sur sept, le virus ne fait aucune pause. En témoigne le nombre de personnes testées dans le Var et la région la semaine dernière (infographie ci-dessus). Seuls 0,29 % d’entre elles ont été positives. « Le taux de patients testés positifs au Covid-19 est en dessous des moyennes nationale et régionale », commente le directeur départemental de l’ARS. Autre indicateur au vert : le nombre de personnes positives par rapport à 100 000 habitants. « Pour le Var, nous sommes à 1,3 % contre 4,83 % pour la Paca », commente Sébastien Debeaumont. Une stabilité dans le Var qui se confirme, pour l’instant. La région Paca a deux de ses indicateurs dans le vert. « Le nombre de personnes testées positives et le taux d’incidence sont en dessous de la moyenne nationale », analyse le directeur départemental. Mais, car il y a un mais. Le fameux R, taux de reproduction du virus, attire particulièrement l’attention de la direction régionale de l’Agence régionale de santé. À ce jour, au niveau de la région, il est de 1, 55 sur les sept derniers jours. Ce ratio « augmente ».« Cela veut dire qu’une personne testée positive en contamine plus », commente Sébastien Debeaumont.
« Des signaux faibles » font état de nouveaux cas Covid-19 sur les Bouches-du-Rhône et sur la ville de Marseille (lire ci-dessous). Résultat : la vigilance reste de mise. « Nous surveillons sept jours sur sept. Chaque signal est analysé en lien avec l’assurance maladie. Les personnes, lorsqu’elles sont dépistées positives au coronavirus sont appelées, et nous identifions avec elles les personnes ayant été en contacts avec elles », précise le directeur départemental de l’ARS.
Une responsabilité collective
Pour ceux qui en doutent encore, « le virus continue à circuler. »« Nous n’en avons pas encore fini. Ces signaux faibles que l’on perçoit dans le 13, et notamment à Marseille, montrent bien aujourd’hui qu’il faut, plus que jamais, ne pas relâcher la vigilance. Il faut que nous soyons tous responsables », martèle Sébastien Debeaumont. L’idée reçue selon laquelle le risque de contagion serait quasi nul en milieu ouvert est, aussi, balayée... « Quelques études sont sorties, et des alertes sont reprises par l’Organisation mondiale de la santé, précise Sébastien Debeaumont. Il y a un risque de transmission aérienne même en espace extérieur. Il faut rester très prudent. » Comme le rappelait le corps médical à la sortie du déconfinement, « nous allons devoir vivre avec le virus. » Été comme hiver.