Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Le Gal Bouillaud quitte l’EALAT, plus dynamique que jamais
Retour sur deux années passées à la tête de l’Ecole formant pilotes d’hélicoptère, contrôleurs et mécaniciens. L’occasion d’évoquer les projets à mettre en oeuvre
Après deux ans à la tête de l’Ealat (l’école de l’Aviation légère de l’Armée de Terre), le général de brigade Jean Bouillaud, « heureux et fier » d’être revenu sur le site qu’il a connu lors de sa propre formation, s’envole vers un nouvel horizon. Le militaire est appelé à rejoindre la Capitale, avant de se voir confier une nouvelle affectation. Son successeur devrait prendre ses fonctions le 1er août. Il s’agit du général Meyer. Lundi, la cérémonie de levée des couleurs sur la place d’Armes a officialisé son départ. Le Commandant a souligné son « honneur d’avoir été à votre tête », évoquant « l’investissement sans faille » de ses troupes. L’occasion aussi d’évoquer le bilan de sa mission et les faits marquants à venir.
« Cette année a été marquée par une très bonne disponibilité des aéronefs. Donc, nous avons consommé en 2019 les heures de vol financées par l’État au service de la formation. C’est un très bon point », explique le général Bouillaud,
L’an dernier, la partie maintenance de la flotte Fennec a été externalisée (18 sur le site) pour un contrat de 5 400 heures. « Elle a permis de redistribuer les effectifs et de combler le sous-effectif que l’on avait au niveau des maintenanciers. » La part des jeunes cadres y est cependant importante. « La pyramide n’est pas tout à fait équilibrée mais grâce à cette externalisation, nous avons gagné en efficience. »
Un autre contrat, trilatéral, a été signé avec Airbus sous l’égide, à l’échelle européenne, de l’organisation conjointe de coopération en matière d’armement. Trois pays (France, Allemagne et Espagne) ont signé un contrat pour bénéficier de pièces détachées directement auprès de l’industriel pour leur flotte Tigre durant dix ans.
Côté formation, les efforts dans la numérisation du champ de bataille ont été poursuivis. Les Gazelle et les Puma s’équipent de terminaux tactiques. « Chaque appareil est relié à un réseau numérisé. L’objectif est de prendre des décisions plus rapidement sur le champ de bataille. On connaît la position des amis sur une carte vectorielle. Il peut aussi détecter (pas toujours) l’ennemi. » Sur la console ou tablette, se trouvent les informations concernant la situation logistique, le nombre de missiles, etc. Elles transmettent les données en temps réel.
L’école est équipée d’une quarantaine de simulateurs de différents types, ce qui fait de l’établissement un grand centre à l’échelle européenne. Le dernier simulateur Tigre a été opérationnel en 2019. « Il est configurable pour le Tigre allemand ou français en quelques heures. »
Une des priorités reste la sécurité aéronautique. « Plusieurs travaux ont été conduits. Une des solutions d’innovation retenues est un dispositif d’alerte de trafic par voie satellitaire. Nous commençons à équiper les appareils EC120 » En février 2018, un crash entre deux Gazelle à Carcès a causé la mort de cinq militaires. « L’objectif est bien sûr d’éviter ce genre d’accident. »
Covid. Les mesures prises ont permis d’éviter la contamination. Au début de la crise, seuls 30 % de l’effectif a été maintenu. Le confinement a été appliqué en cas de doute. Au final, aucun cas positif n’a été enregistré. Le personnel s’est tenu par ailleurs prêt à transporter des malades du Covid en partenariat avec l’UIISC 7. À cette occasion, le télétravail a été expérimenté. « Cela vient confirmer le projet que nous avons lancé il y a deux ans. À Dax, nous avons réalisé la plus grande partie d’une phase “sol” en restant à domicile.» Des mesures de rattrapage, côté vol, ont été prises en mai, juin et début juillet. « Je pense que nos concitoyens l’ont remarqué. Aujourd’hui, nous avons rattrapé le retard enregistré. Cet été sera, à peu de chose près normal, avec des vols de maintenance, le dispositif anti-incendie de forêt et quelques formations résiduelles, au cours de la première quinzaine du mois d’août. »
Eté. La plateforme va accueillir durant tout l’été, les appareils de la Sécurité civile, de la gendarmerie et civils pour lutter contre les incendies, comme elle le fait en hiver, ponctuellement, pour le dispositif anti-inondations.
Jeunesse. La crise du Covid a marqué un coup d’arrêt total au programme d’ouverture sur la jeunesse. « Notre objectif, c’est de continuer à faire vivre les dispositifs et celui de l’accueil de jeunes stagiaires en collège et en lycée. » Deux classes sont soutenues au titre du Brevet d’initiation à l’aéronautique (BIA) et le programme de préparation militaire découverte est toujours d’actualité.
Maintenance. Trois formations vont être créées dès 2021. À l’horizon 2025, 35 postes de formateurs supplémentaires seront ouverts. Ce qui représente 60 à 100 stagiaires en plus sur la baseécole.
L’Ealat se prépare à l’arrivée d’un nouveau type d’appareil, le H 160 Guépard ,annoncé en 2026. Cet été, un réseau de trente personnes a été identifié en vue de son installation.
Le Pôle de compétitivité Safe devrait réaliser sur la plateforme un salon professionnel (industriels, utilisateurs, universités, acteurs étatiques) dédié à la formation aéronautique en pilote et maintenance ou contrôles aériens. Reporté à cause du Covid, il aura lieu en mars 2021. « Une bonne opportunité de mettre tout le monde en réseau à travers les expositions, les conférences et les démonstrations. »