Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Un été sans Américains
Pandémie Covid-19 oblige, l’été sera très différent. Les Américains manquent à l’appel et les grands aréopages du Golfe ne sont pas là. Mais les ressortissants de l’espace Schengen sauvent la mise
Un été sans étrangers ? Pas tout à fait. Les grands aréopages du Golfe ne sont pas là. Des Russes, il y en a. Un peu. Ceux de la diaspora londonienne notamment, dont les prodigalités sont légendaires. Le Dilbar, 130 membres d’équipage, vient d’ailleurs de faire un retour très remarqué au port Vauban, à Antibes. Difficile de le rater, ses 156 mètres aux mains d’un oligarque ayant quelque difficulté à se cacher. Ceux qui manquent cruellement à l’appel sont les Américains. Qui représentent plus de la moitié de la clientèle d’hôtels parmi les plus prestigieux du littoral. Dont quelques-uns ont tout bonnement renoncé à ouvrir en juillet, à l’image du Carlton ou du Marriott, à Cannes. Sans tout à fait compenser les fastes des « hyper-riches » étasuniens, dont l’économie locale profite en bonne partie, les ressortissants de l’espace Schengen sauvent la mise. Exit, cette année, les touristes longcourrier. Sous le sceau de la pandémie Covid-19, l’été promettait d’être chaud. Il sera surtout très différent. Bonne nouvelle ou heureuse confirmation, la Côte d’Azur résiste insolemment et c’est très bien. En espérant les aoûtiens.
C’est l’arbre qui cache la forêt. Son nom : Dilbar. Un méga yacht de m, au e rang mondial par sa longueur en , année de sa mise à l’eau. Ce navire russe est de retour depuis quelques jours au port Vauban à Antibes, impérial, régnant sur le quai des milliardaires qui décidément n’usurpe pas son surnom, ni sa qualité. À son bord, membres d’équipage. Avitaillement et fleurissement contribuent à faire vivre des commerçants d’Antibes. Le Dilbar est un village sur l’eau, l’équivalent d’un grand hôtel, un palace flottant. Mais les méga yachts ne font pas tout. Dix-huit places de grande plaisance contre réparties alentour. « Nos plaisanciers habituels ont décidé de rester. Même s’ils ne partent pas, comme ils le font chaque année, en croisière en Corse ou bien en Italie », dit la capitainerie. « Oui, le port est plein et il fonctionne, mais l’activité est différente. » Ces unités sortent à la journée, au détriment de la location. La fermeture des frontières empêche aux clients de la grande, voire très grande plaisance, de venir. « Ils n’ont pas envoyé leurs bateaux qui passent l’hiver en Floride ou aux Bahamas. D’autres les ont fait rapatrier s’ils se trouvaient en Méditerranée, afin d’en profiter durant l’été. » Les charters tournent. Avec une clientèle européenne. Si le port tourne au ralenti, Antibes aussi. C’est un peu exagéré, mais le yachting dans les Alpes-Maritimes pèse lourd : ports (sur dans la région Sud), emplacements (sur anneaux en tout), plus de établissements et près de emplois pour un chiffre d’affaires de près de millions d’euros.