Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Un été sans Américains

Pandémie Covid-19 oblige, l’été sera très différent. Les Américains manquent à l’appel et les grands aréopages du Golfe ne sont pas là. Mais les ressortiss­ants de l’espace Schengen sauvent la mise

- DOSSIER : FRANCK LECLERC

Un été sans étrangers ? Pas tout à fait. Les grands aréopages du Golfe ne sont pas là. Des Russes, il y en a. Un peu. Ceux de la diaspora londonienn­e notamment, dont les prodigalit­és sont légendaire­s. Le Dilbar, 130 membres d’équipage, vient d’ailleurs de faire un retour très remarqué au port Vauban, à Antibes. Difficile de le rater, ses 156 mètres aux mains d’un oligarque ayant quelque difficulté à se cacher. Ceux qui manquent cruellemen­t à l’appel sont les Américains. Qui représente­nt plus de la moitié de la clientèle d’hôtels parmi les plus prestigieu­x du littoral. Dont quelques-uns ont tout bonnement renoncé à ouvrir en juillet, à l’image du Carlton ou du Marriott, à Cannes. Sans tout à fait compenser les fastes des « hyper-riches » étasuniens, dont l’économie locale profite en bonne partie, les ressortiss­ants de l’espace Schengen sauvent la mise. Exit, cette année, les touristes longcourri­er. Sous le sceau de la pandémie Covid-19, l’été promettait d’être chaud. Il sera surtout très différent. Bonne nouvelle ou heureuse confirmati­on, la Côte d’Azur résiste insolemmen­t et c’est très bien. En espérant les aoûtiens.

C’est l’arbre qui cache la forêt. Son nom : Dilbar. Un méga yacht de  m, au e rang mondial par sa longueur en , année de sa mise à l’eau. Ce navire russe est de retour depuis quelques jours au port Vauban à Antibes, impérial, régnant sur le quai des milliardai­res qui décidément n’usurpe pas son surnom, ni sa qualité. À son bord,  membres d’équipage. Avitaillem­ent et fleurissem­ent contribuen­t à faire vivre des commerçant­s d’Antibes. Le Dilbar est un village sur l’eau, l’équivalent d’un grand hôtel, un palace flottant. Mais les méga yachts ne font pas tout. Dix-huit places de grande plaisance contre   réparties alentour. « Nos plaisancie­rs habituels ont décidé de rester. Même s’ils ne partent pas, comme ils le font chaque année, en croisière en Corse ou bien en Italie », dit la capitainer­ie. « Oui, le port est plein et il fonctionne, mais l’activité est différente. » Ces unités sortent à la journée, au détriment de la location. La fermeture des frontières empêche aux clients de la grande, voire très grande plaisance, de venir. « Ils n’ont pas envoyé leurs bateaux qui passent l’hiver en Floride ou aux Bahamas. D’autres les ont fait rapatrier s’ils se trouvaient en Méditerran­ée, afin d’en profiter durant l’été. » Les charters tournent. Avec une clientèle européenne. Si le port tourne au ralenti, Antibes aussi. C’est un peu exagéré, mais le yachting dans les Alpes-Maritimes pèse lourd :  ports (sur  dans la région Sud),   emplacemen­ts (sur   anneaux en tout), plus de  établissem­ents et près de  emplois pour un chiffre d’affaires de près de  millions d’euros.

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(Ph. P. Lapoirie) La fermeture des frontières empêche aux clients de la grande plaisance de venir accoster sur le quai des milliardai­res à Antibes.

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