Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Comme ils se retrouvent...
Courtisé par de nombreux clubs, le jeune deuxième ligne a choisi Toulon, en très grande partie pour y retrouver Patrice Collazo, qui l’avait coaché lors de sa première saison à La Rochelle
Même s’il apprécie l’environnement, et cette « très belle région » qu’il connaissait un peu pour y être venu en vacances ou lors de déplacements avec Grenoble, ce n’est pas le soleil qui a fait pencher la balance. Pisté par de nombreux clubs, et pas des moindres (outre le RCT, Montpellier, Lyon, Bordeaux-Bègles ou encore Pau étaient sur les rangs) depuis sa « libération anticipée » de La Rochelle Thomas Jolmes n’a pas hésité bien longtemps.
Collazo, la carte maîtresse
Car Toulon avait dans sa chaussette une carte maîtresse quasi imbattable. « Je suis surtout venu pour l’entraîneur, pour Patrice », indiquet-il ainsi sans détour. Le très prometteur deuxième ligne, notamment suivi de près par le staff des Bleus, connaissait aussi « pas mal de joueurs », de ses passages au pôle France ou en sélection avec les Barbarians. « Oui, je savais qui il y avait, bien sûr, concède-t-il. Le projet est beau, il y a le centre (d’entraînement, à Berg) qui est en train de se faire, et une belle équipe. » Mais, appuie-t-il, « ça n’avait pas trop d’importance : je suis venu pour Patrice. C’était une très belle occasion, que j’ai saisie ». Patrice Collazo, donc, qui a eu le jeune joueur sous ses ordres lors de sa première saison à La Rochelle, en 2017-2018. Et qui l’a semble-t-il particulièrement marqué. Peu disert, le garçon n’en dira pas beaucoup plus, si ce n’est qu’il apprécie « la façon qu’il a de coacher » ,et « ce qu’il est ». Tout simplement. Enfin, qu’il a une « totale confiance » en lui. Concis, mais clair. Arrivé dans le Var il y a un mois, Thomas Jolmes a eu le temps de découvrir ses nouveaux partenaires, et évoque « une très bonne ambiance ». Il a croisé tout le monde, et notamment les autres postulants à son poste. Eben Etzebeth, Romain Taofifenua, Swan Rebbadj, Brian Alainu’uese. Rien que ça. Mais ne comptez pas sur le grand deuxième ligne, au gabarit d’ailleurs très proche de celui du champion du monde sud-africain (2,04 m, 116 kg), pour s’en émouvoir. « Il y a des joueurs qui ont un gros palmarès, mais ça ne me fait pas plus d’effet que ça, lâche-t-il ainsi. À ce niveau, en fait, c’est normal. Moi, tant que ce sont des bons mecs, ça me va. Si je m’entends bien avec eux, c’est parfait. Et comme c’est le cas... Après, le palmarès... Qu’ils aient fait des coupes du monde, pas de coupe du monde, ce n’est pas que ça ne m’intéresse pas, mais j’y accorde très peu d’importance. Ce sont des coéquipiers. »
« Redevenir compétitif au niveau physique »
Voilà. Et c’est bien sur le terrain que le garçon, issu d’une célèbre famille de rugbymen puisqu’il est le fils de l’ancien Grenoblois Franz Jolmes et le neveu de l’international tricolore Olivier Brouzet, et au caractère déjà bien affirmé, a l’intention de s’exprimer. Lui qui, n’entrant plus dans les plans du staff rochelais, n’en a que très peu eu l’occasion la saison dernière (seulement deux matches de Top 14 et un de coupe d’Europe ; 120 minutes de jeu)... Sans se fixer d’objectif particulier, si ce n’est celui de « faire le mieux possible et de jouer [son] meilleur rugby », Thomas Jolmes, « pas très affûté physiquement, en ce moment », ne s’économise donc pas à l’entraînement, histoire de vite «redevenir compétitif au niveau physique ». Et glisse, au passage : «Cequi est appréciable aussi, c’est qu’on fait beaucoup de rugby. J’ai connu des préparations physiques où ce n’était pas le cas, et c’est vraiment plus attrayant de courir derrière le ballon plutôt que de courir derrière le chrono... » Hasard du calendrier : après une semaine de congés, un stage avec l’équipe à Tignes et trois matches amicaux, le RCT se déplacera, pour l’ouverture du championnat... au stade Marcel-Deflandre. Comme un drôle de clin d’oeil pour l’Isérois, dont l’aventure rochelaise s’est plutôt mal terminée. «Jen’ai pas forcément envie de parler de ça, coupe le néo-Toulonnais. Je préfère laisser ça derrière moi. »
Je suis venu pour Patrice”
1. En rupture avec l’entraîneur irlandais des Maritimes Ronan O’Gara et une partie de ses coéquipiers depuis fin 2019, Thomas Jolmes, qui avait pourtant signé une prolongation de contrat quelques mois auparavant jusqu’en 2022, a été « libéré » par ses dirigeants, qui ne comptaient plus sur lui.