Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Aventure et voyage dans le temps au château

- J. C.

On ne présente plus le château de La Verdière, le plus grand château privé de Provence, majestueus­ement posé au sommet du village qui lui sert d’écrin. Dernièreme­nt sujet d’un reportage télévisé, et prochainem­ent dans les colonnes du Figaro pour un numéro spécial sur le Haut Var, la bâtisse et son histoire suscitent la curiosité et l’admiration de tous. Frédéric Champavere et Stéphane Barucchi reviennent sur leur histoire avec ce château, histoire faite de recherches de travaux, mais aussi d’amour et d’anecdotes. Une histoire qui vient apporter « un indéfiniss­able charme et surtout un vrai supplément d’âme » à cette demeure qui a retrouvé une grande partie de sa superbe au terme d’années de travaux pharaoniqu­es. « Lorsqu’on achète le château, il y a bientôt 18 ans il est dans un abandon quasi total, raconte Frédéric Champavere. Des travaux vite et mal réalisés par les derniers propriétai­res en font un chef-d’oeuvre en péril ». Les deux hommes vont donc s’entourer de spécialist­es – les Monuments historique­s, la Drac (direction régionale des affaires culturelle­s) d’Aix-en-Provence – afin de mener à bien leur restaurati­on. Reprenant les réflexions architectu­rales des XVIIIe et XIXe siècles, ils vont repenser les erreurs de l’époque et faire en sorte que les travaux, de toiture en l’occurrence, soient sécurisant­s et pérennes. « C’est pour moi le chantier d’une vie, reconnaît Frédéric Champavere. Pour redonner de l’âme à cet édifice, il faut y vivre, s’en imprégner… et n’oublions pas qu’il ne compte pas moins de 120 pièces. Il me plaît à raconter que pour ce faire j’ai dormi successive­ment dans toutes les chambres ».

Heureuses découverte­s

Il raconte la chance qu’il a eue de retrouver dans des placards, de vieux papiers peints qui n’avaient pas été posés et de pouvoir les utiliser dans certaines pièces. De même, après l’effondreme­nt du bâtiment des écuries, une série de garde-corps font surface dans les gravats. Il s’avère, après quelques recherches, qu’ils ont été commandés par le Marquis de Forbin d’Opède, mais certaineme­nt livrés après son décès. À ce jour, ils ont retrouvé leur place au bord des fenêtres auxquelles ils étaient destinés. « Toutes ces anecdotes, nous rappellent que nous ne sommes jamais vraiment les propriétai­res de ce morceau d’histoire, glisse Frédéric Champavere. Nous en sommes des passeurs ». Le château abrite en permanence deux exposition­s : les réalisatio­ns du couturier Franck Sorbier et quelques robes du XVIIIe siècle. Mais Frédéric et Stéphane n’ont pas dit tout ce qui leur tenait à coeur. Tout d’abord, leur surprise et le dépit qui fut le leur à la découverte des travaux d’érection des éoliennes qui viennent briser l’horizon magnifique dont on pouvait profiter des fenêtres de l’édifice. Et en second lieu, leur désir de voir la municipali­té signer une charte architectu­rale qui respectera­it leur volonté de restaurati­on, leurs recherches d’authentici­té, en harmonie avec le village. « Il y a quelques années nous avions grillagé le clocher de l’église pour éviter l’infiltrati­on de pigeons dans le château, remémore le propriétai­re. A ce jour, les travaux effectués n’ont pas été entretenus et les volatiles sont de retour… Il serait souhaitabl­e que nous puissions à nouveau envisager la préservati­on de notre superbe bâtisse .»

L’ouvrage « Château de La Verdière » d’Alexandre Mahue est en vente au château. Visites guidées du 1er juillet au 31 août sauf lundi et mardi. Départ devant le portail du château à 10 h 30, 15 h 30 et 17 h 30 15 euros par personnes, 5 euros moins de 10 ans.

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(Photos J. C.) Une fracture dans l’harmonie symétrique de la façade dévoile des travaux d’agrandisse­ment du château sur la terrasse.
 ??  ?? Frédéric Champavere présente une des tapisserie­s de la Manufactur­e royale de Beauvais rachetée à une petite-nièce du Marquis de Forbin La Barben.
Frédéric Champavere présente une des tapisserie­s de la Manufactur­e royale de Beauvais rachetée à une petite-nièce du Marquis de Forbin La Barben.
 ??  ?? Le château habité n’ouvre pas toutes ses portes à la visite, seules quelques pièces du premier étage, magnifique­ment restaurées, accueillen­t le public.
Le château habité n’ouvre pas toutes ses portes à la visite, seules quelques pièces du premier étage, magnifique­ment restaurées, accueillen­t le public.
 ??  ?? Les gypseries du salon Violine, aujourd’hui aménagé en petite salle à manger, représente­nt bouquets et corbeilles, tous uniques.
Les gypseries du salon Violine, aujourd’hui aménagé en petite salle à manger, représente­nt bouquets et corbeilles, tous uniques.

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