Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
L’agglo vote son budget sans la moindre voix discordante
L’agglo a validé hier, sans coup férir, le premier budget du mandat. Plutôt que de freiner, face à la crise sanitaire, la collectivité « maintient ses engagements »etseveut« ambitieuse »
Vous avez relevé, monsieur de la presse, cette belle unanimité ? » pouvait lancer, fier et goguenard, le président de la communauté d’agglomération Provence verte durant la séance d’hier. En effet, pendant plus de trois heures et malgré les discussions de sujets pouvant être délicats – budgets, canal de Provence, TechnoVar, élection de représentants dans de nombreuses instances, etc. – aucune voix discordante, aucun vote contraire ni même abstention ne s’est faite jour… On laissera aux politologues le soin d’analyser si une telle concorde parmi une cinquantaine d’élus locaux représentant 100 000 habitants est un bon ou un mauvais
signe démocratique, mais une chose est certaine : Didier Brémond est sûr de son fait et maîtrise
son sujet. « Les maires restent les patrons dans leurs communes, mais ici à l’agglo, l’intérêt global du territoire prime : je me réjouis de voir que l’on sait travailler les uns avec les autres, plutôt que les uns contre les autres ».
Impact du Covid sur les finances
En l’occurrence, travailler ensemble pour une collectivité commence par la phase budgétaire. Hier matin, les conseillers communautaires ont ainsi pu valider le premier « budget primitif » du mandat. Présenté par Sébastien
Bourlin, vice-président en charge des finances, celui-ci s’est avéré « particulièrement compliqué à élaborer ». Deux raisons principales à cela : la crise sanitaire du Covid et ses conséquences dans les finances – « estimées à un peu plus de 1,3 million d’euros de perte » – et l’intégration à marche forcée de l’indigeste compétence « eau et assainissement ».
Dégrèvement de CFE
Pour autant, les opérations d’investissement et le budget de fonctionnement tels que présentés au débat d’orientation budgétaire (le 3 mars, Ndlr) sont maintenus, tout comme les subventions aux associations, les dotations de solidarité aux communes, « et nous avons même intégré un dégrèvement de deux tiers de la CFE (1) pour les entreprises de l’hôtellerie, la restauration, le tourisme et l’événementiel ». Le budget prévoit en outre de« dégager des moyens dédiés à la relance de l’économie du territoire » via notamment la refonte des dispositifs de fonds de concours. Il intègre aussi une dose de prudence, avec 800 000 euros consacrés aux « dépenses imprévues ». Au rayon des investissements, on retiendra parmi les opérations les plus importantes la construction du pôle enfance de La Tour (Brignoles, 2,6 millions d’euros), de la crèche « L’île aux enfants » (Tourves, 750 000 euros), la réhabilitation et l’ouverture des Ursulines (Brignoles, 2,8 millions d’euros), une provision pour le site aquatique de Saint-Maximin (1 million d’euros) ou encore des travaux d’aménagement à la zone de Nicopolis pour 1,4 million d’euros. Au global, le budget s’équilibre à 91,6 millions d’euros, soit 65,1 millions d’euros en fonctionnement, et 26,4 millions d’euros en investissement. Didier Brémond résumait « un budget ambitieux, qui fait la part belle à l’investissement et à l’aide aux communes. On peut, je crois, être fiers de nous ». A en croire cette assemblée plutôt silencieuse et votant comme un seul homme, l’analyse est partagée.