Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Une convention pour permettre l’évasion en milieu aquatique
La fédération d’études et de sports sous-marins et la fédération de sport adapté étaient réunies hier à Six-Fours afin de faciliter l’accès au milieu aquatique des personnes en situation de handicap
Régis sort de l’eau. Un grand sourire illumine son visage : « C’était bien, il y avait des poissons et je n’ai pas eu peur. » Maik a lui aussi apprécié cette sortie marine, « la mer c’est mieux que la plage, c’est super ! ». Ces deux personnes atteintes de déficiences mentales sont entourées de leurs moniteurs. Christophe exerce ce métier depuis 25 ans : «Cesontdes partages exceptionnels. On reçoit autant que l’on donne. » Jean-Marc et Daniel ajoutent que « leur plaisir est décuplé quand ils voient leur sourire radieux ». Hier à la plage des Roches brunes de Six-Fours, l’association Ô Vivr’ avait été choisie pour une démonstration d’activités de plongées et randonnée palmées.
Complémentarité
Puis la signature d’une convention nationale par la Fédération française d’études et de sports sous-marins (FFESSM) et la Fédération française du sport adapté (FFSA) qui devait permettre l’ouverture de nouveaux espaces d’activités en plongée pour les personnes en situation de handicap était au programme. Marc Truffaut, président de cette dernière, explique : «Ça permet d’encadrer plus facilement et de permettre l’accès à la pratique sportive des personnes en socio-handicap mental et psychique en toute sécurité. » De son côté, Jean-Louis Blanchard, président de la
FFESSM, considère qu’il s’agit d’un partenariat de complémentarité : « Marc et sa fédération vont amener l’expertise médicale, psychique, psychologique par rapport à la pédagogie. Nous, on va amener les éléments plus techniques, c’est-à-dire mettre une bouteille sur le dos, les palmes, comment on se déplace, comment tenir les gens dans l’eau sans les effrayer. C’est une parfaite synergie entre des compétences différentes. »
« Le handicap est soluble dans l’eau »
Une conjugaison d’attributs qui a pour seul objectif d’améliorer le quotidien des personnes en situation de handicap, commente Pierre Trape, président du comité départemental de la FFESSM : « Etre en mer, ça leur permet de s’évader. Par exemple pour de jeunes autistes, qui ont une hypersensorialité et sont extrêmement stressés, l’impact du milieu aquatique amène un silence, une détente qui leur permet de mieux communiquer. » Celui qui opère comme médecin fédéral déclare même : « Notre référent national a l’habitude de dire que “le handicap est soluble dans l’eau”. »
Ouvrir des portes au niveau local
Grâce à la convention, qui est en fait une mise à jour de celle signée en 2011, Jean-Christophe Boisseau, président de l’association Ô Vivr’ et délégué handisub pour la FFESSM, assure « que cela va permettre d’ouvrir de nouveaux droits aux personnes en situation de déficience mentale. Ça sera également très important pour les IME par exemple ». Marc Truffaut considère que l’intérêt de celle-ci est « de permettre aux organes déconcentrés des deux fédérations de pouvoir construire quelque chose qui va répondre aux besoins du terrain. Selon lui, la convention doit être le point de départ pour permettre des initiatives locales afin de faciliter les choses ». Et d’ouvrir à un plus grand monde les nombreuses activités que concentre le milieu marin.