Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Les après-midi estivales du à Nice
Avec la ville de Nice, l’association Panda Events a proposé le week-end dernier, pour un premier samedi, l’événement Belaprem’. DJ set, producteurs locaux et jeux de 16 h à 22 h !
Quand je fais mes premiers pas à partir de 16 h dans les deux hectares du 109, je me perds d’abord malgré moi au coeur d’une exposition d’art contemporain, du côté de la Grande Halle et de La Station. Dans une pièce, on me propose d’écouter au casque la différence de son entre deux récipients contenant respectivement de l’eau et de la terre. Deux visiteuses tentent l’expérience, perplexes. Une autre pièce sombre isolée de l’ancien abattoir renferme la vidéoprojection Naima de Verana Costa : une jeune femme allongée sur le sol accompagnée par des chuchotements inquiétants et une musique dissonante… Je me tourne et j’aperçois l’inscription « le sang coule » sur le mur de gauche. Une exposition recelant d’oeuvres aussi créatives que troublantes d’une centaine d’artistes, dans le cadre de Voilà l’été, programmation estivale du 109. Puis, tout au bout, je trouve la sortie sur la cour intérieure.
Me voilà plongé à Belaprem’, dans une tout autre ambiance ! Des groupes d’amis qui jouent au mölkky avec engouement, des familles obsédées par leur partie de baby-foot... J’avance encore un peu et je découvre une série de tables en bois et de transats juste en face d’un DJ set solaire assuré par Afroman Radio. C’est presque un Club Med, une oasis. Pourtant, perdu au milieu de ferrailles rouillées, de murs tantôt grisâtres et noircis, tantôt colorés par des graffitis. Le tout surplombé de surcroît ce jour-ci par un ciel gris.
La fusion de l’événement avec cet environnement semble elle-même une oeuvre d’art contemporain. « Le cadre presque industriel crée un contraste intéressant. Dans toutes les grandes villes d’Europe, le côté friche est exploité et apprécié, ça sort des clichés des événements en centre-ville », estime Benoit Geli, président de l’association Panda Event (Festival Crossover) qui organise l’événement. Un contexte industriel qui paradoxalement donne une âme chaleureuse à cette après-midi originale.
J’aperçois une buvette et je m’y rue de ce fait. On me confie un bracelet sur lequel est attachée une petite carte électronique. On peut y mettre une somme d’argent pour payer plus aisément par la suite. Coup de chance : entre 16h et 18h, place à l’happy hour ! Je finis avec une bière blonde dans ma main gauche, une deuxième gratuite dans ma main droite. Un homme en pleine sieste est affalé depuis plus d’une heure, les yeux fermés et la bouche entrouverte, sur un des poufs à disposition. La house italienne de Nick V prend le relais aux platines. La cour intérieure se remplit, le brouhaha des conversations augmente et la place se fait de plus en plus rare. Citadins « branchés », familles, groupes d’amis, touristes et même flâneurs solitaires du samedi... Tout le monde est convié. Stéphane Huret, administrateur pour Hublot, pôle multimédia lié au lieu de création pour le spectacle vivant du 109 L’EntrePont, rapporte que, « même si le public ciblé est plutôt jeune, c’est une fête populaire organisée symboliquement pour que les gens puissent recommencer à s’amuser. » Aux alentours de 20 h, la musique house est soudain interrompue par un mélange de bruits de fond stridents et sourds – préenregistré par le contrebassiste Merakhaazan – digne des plus grands films d’horreur, et les quilles du mölkky remplacées par deux chaises. Les danseuses Lisie Philip et Marie-Pierre Genovese de la Compagnies Antipodes y prennent place et offrent au public une performance énigmatique et désarticulée.
L’agitation est à son point culminant une fois le soleil couché. Sur les sages conseils de Benoit Geli, je déguste un pan-bagnat 100 % niçois préparé par La Pitchounett’. Les kicks frénétiques propulsés des enceintes font presque vibrer le transat sur lequel j’étais si paisible tout à l’heure. Pour clore l’événement en beauté, Purdey transcende les corps du public avec son répertoire techno. Crossover n’a pas trahi l’idée inscrite en son nom. Entre stands, producteurs, danseurs et, plus généralement dans Voilà l’été, artistes plasticiens... Un panel d’acteurs locaux a participé. « L’objectif est une mise en relation du milieu associatif niçois, des artisans, des artistes, une croisée des arts et des courants artistiques », confie Tiffen Lannou, responsable communication pour Belaprem’. Selon elle, « près de 500 personnes sont venues » ce premier samedi. Et j’y retournerai aujourd’hui dépenser le peu d’argent qu’il reste sur la carte électronique de mon bracelet.
Le côté friche est exploité et apprécié”
Aujourd’hui, samedi juillet, Solstice, Jitter Crew, Hervé Carvalho (du groupe Acid Arab).
Samedi er août : DJ Cam, Coucou Chloé, One Light.
Samedi août : Elisa Do Brasil, Mr Boom, Rkadia.
Samedi août : Gilb’r, Craig Ouar, Weirbrowse.
Samedi septembre : Rammö, Andrea Tafur, Biralo.
Entrée libre. Rens. 04.97.12.71.13. le109@nice.fr