Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

« Se réorganise­r autour de Roland Garros »

- PROPOS RECUEILLIS PAR AN. D.

L

e président de la fédération française de tennis Bernard Giudicelli est candidat à sa propre succession afin de continuer le travail de fond débuté il y a quatre ans. L’espoir de briller à nouveau lors des tournois du Grand Chelem est un objectif avoué en travaillan­t, en amont, l’aspect mental.

Pourquoi briguez-vous un mandat ?

C’est une volonté collective. Après  ans de mandat, notre bilan est exceptionn­el avec  actions menées. Il y a des éléments clés. D’abord la transforma­tion de la fédération française au niveau digital, puis l’organisati­on territoria­le donnant plus de prérogativ­es aux comités départemen­taux pour devenir des instances de proximité. Il y a aussi le marketing des clubs que nous avons développé, et le fait de redonner sa vertu première aux matches en compétitio­n. Toutefois, la plus grosse étape est la mise en place d’un dispositif unique pour faire en sorte que la politique fédérale soit davantage diligentée par les clubs. Ces derniers étant guidés par les comités et les ligues pour faire remonter leurs propositio­ns.

Le principal problème demeure la chute des licenciés. Comment l’endiguer ?

Celle-ci est variée en fonction des territoire­s et nous avons déjà bien redressé la barre. L’enjeu majeur est de répondre à la variété des domaines de pratique en se diversifia­nt au maximum avec l’exemple du paddle. La nouvelle licence digitale va en ce sens avec l’applicatio­n « Ten’up », qui permet d’avoir un pass horaire, temporaire et scolaire. Les clubs doivent s’ouvrir davantage...

Avez-vous changé d’avis sur la réforme de la coupe Davis ?

C’est une compétitio­n qui était en train de mourir. Plus aucune nation ne voulait l’organiser et les meilleurs joueurs ne souhaitaie­nt plus y participer. Il faut laisser un peu de temps à la nouvelle formule pour prendre ses marques, et d’ailleurs j’ambitionne même de l’organiser à Roland Garros en .

Justement à quoi s’attendre du côté de la porte d’Auteuil en septembre ?

À une édition forcément spéciale. C’est un défi à organiser, car le Covid- circule toujours. Et le respect des règles sanitaires sera l’enjeu primordial de cette édition. Nous avons expériment­é tout ça lors du challenge élite de la FFT pour garantir un tournoi sécurisé. Et tout fonctionne. Roland Garros est toujours vivant et tout le circuit va se réorganise­r autour du Grand Chelem parisien.

Dont on attend toujours un successeur à Yannick Noah.

Est-ce mental ? En partie, et nous avons décidé d’investir à ce niveau-là avec l’arrivée de Christophe Bernelle, un ancien joueur devenu psychiatre. C’est dès leur plus jeune âge, vers  ans, qu’il faut commencer à travailler là-dessus auprès des enfants. Acquérir une expérience internatio­nale le plus tôt possible pour, par la suite, avoir tout assimilé en senior. Gagner d’abord chez les jeunes, puis chez les adultes.

En revanche, les filles savent se sublimer ?

La fédération leur a apporté de la reconnaiss­ance, et Kristina Mladenovic a été une formidable locomotive lors de la dernière Fed Cup. Le travail de Julien Benneteau est aussi à souligner. Derrière, la relève est là avec de nombreuses joueuses prometteus­es. Idem chez les garçons. Je suis optimiste pour l’avenir. Il est important d’accepter qu’il faut du temps, mais sans en perdre. Aujourd’hui, tout le monde est trop pressé. C’est aussi l’époque qui veut ça...

En parlant d’époque, les problèmes d’éducation perdurent. Le tennis, avec ses codes stricts, a-t-il plus que jamais un rôle éducatif à jouer ?

Pour moi, c’est même fondamenta­l. Je défends le sport fédéré car ce sont les clubs qui apprennent les règles et transmette­nt des valeurs. C’est un espace de socialisat­ion entre la famille et la sphère profession­nelle. J’applique la règle des  C et  H, car le tennis favorise la confiance, la compétence et la communicat­ion, tout en faisant respecter la hiérarchie, les horaires et l’hygiène. Ce sport permet de structurer l’individu.

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(Photo An. D.) Bernard Giudicelli est « optimiste pour l’avenir » du tennis français.

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