Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Bientôt le masque obligatoire ?
Face au relâchement de la population pendant les vacances, l’Académie nationale de médecine en appelle aux élus. Des maires, comme ceux de St-Tropez, Cavalaire, Grimaud ou Lorgues, ont pris les devants et imposent cette protection. Reportage aussi à Toulon
Alors que la population se relâche en vacances au niveau des gestes barrière, l’État a déjà pris la décision de remettre le port du masque obligatoire dans les lieux fermés, commerces et marchés couverts inclus depuis le 11 juillet, pour lutter contre l’épidémie de Covid. Faut-il aller plus loin avec les marchés en plein air ? C’est le souhait de l’Académie nationale de médecine, qui s’apprête à en faire la demande, informe l’un de ses membres, le professeur Jacques Caton. En vacances dans le Var, où il a des attaches familiales, il constate que « sur les marchés, la distanciation est impossible à respecter » et considère que les maires doivent faire preuve de responsabilité en l’imposant (lire son interview en page suivante).
À Saint-Tropez depuis le juillet
Dans le Finistère, le Jura, les Vosges, la Haute-Savoie… de plus en plus de collectivités départementales ou communales ont déjà pris des décisions en ce sens. Dans le Var, premier département touristique de France, certains maires ont également pris les devants. À Saint-Tropez, notamment, où le marché de la place des Lices attire des milliers de personnes les mardis et samedis. La décision a été prise en deux temps. « Début juin, lorsqu’on a remis le marché dans sa totalité, et pas seulement alimentaire, on a fermé le site et on s’est engagé auprès des forains pour laisser de grandes allées afin de respecter les distances, en demandant aux gens de porter le masque », rappelle Sylvie Siri, première adjointe au maire. Mais même avec de larges passages, l’attractivité du marché a rendu impossible la distanciation.
La police municipale veille
« Depuis le 11 juillet, le port du masque est obligatoire, des panneaux partout le rappellent, précise l’élue. Le marché est fermé par des barrières avec quatre grosses entrées et sorties. On peut maîtriser le flux et les policiers municipaux font respecter le port du masque. Quand les gens refusent de le porter, ils ne rentrent pas. C’est beaucoup de moyens humains, mais c’est nécessaire. » La mesure a fait l’objet de réunions avec les forains, (ils sont plus de deux cents) et leurs syndicats. «Les stands sont réduits, tous ont accepté de faire un effort, on leur demande de respecter les marquages. Le service exploitation qui gère le marché, et les placiers sur place ont fait un travail remarquable », ajoute-t-elle. La Ville de Saint-Tropez s’est également associée à l’Union des métiers de l’industrie hôtelière et l’association Esprit Village, pour sensibiliser les commerçants et professionnels du tourisme. Un courrier a été envoyé à plus d’une centaine d’hôtels, restaurants, cafés et bars pour les responsabiliser. « C’est porteur, constate Sylvie Siri. Dans la journée, le port du masque est respecté. La nuit… » Le conseiller municipal tropézien Laurent Petit a même donné de sa personne dans un clip, diffusé sur les réseaux sociaux, pour communiquer sur ce sujet, en français et en anglais. Depuis, la cité du Bailli a fait des émules, dans le golfe de SaintTropez, mais pas seulement...