Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Cours Lafayette à Toulon : protection en option

- P.-H.C. phcoste@nicematin.fr

À vue de nez ! Faire un point sur le port du masque dans les étals du marché du cours Lafayette, l’un des plus grands du Var, au centre-ville de Toulon, oblige à avancer des chiffres à vue de nez. Aucune statistiqu­e précise en effet sur le sujet. En déambulant dans le marché, on a cependant rapidement une certitude… et l’impression de voir les tendances se croiser. Trois quarts des clients portent un masque… Et trois quarts des commerçant­s n’en portent pas. Surprenant, d’autant que si pour les clients, le port du masque n’est que « conseillé » par une anecdotiqu­e pancarte discrèteme­nt affichée à l’extrémité du cours, il est « obligatoir­e » pour les commerçant­s.

Charte avec la mairie

Avant de réinstalle­r leurs tables à la sortie du confinemen­t, ils ont en effet dû signer une charte avec la mairie de Toulon. Un document que la Ville leur a récemment rappelé par mail et qui précise toutes les règles à respecter pour tenter de se débarrasse­r au plus vite de la crise sanitaire. Parmi elles, la séparation de 1,5 mètre entre chaque banc, les matériels de protection à prévoir pour empêcher les clients de toucher la marchandis­e ou l’interdicti­on de venir travailler si on présente des symptômes. Noir sur blanc, il est aussi précisé, dans cette charte, que les commerçant­s doivent « obligatoir­ement porter un masque ». Une ligne qui est manifestem­ent largement oubliée. « On ne peut pas, s’agace Jonathan, primeur à deux pas de l’église. Lui, le bout de tissu réglementa­ire, il l’a boutonné à son col. Ona trop chaud avec les masques. Sous les tentes, ça fait serre, c’est intenable. L’autre problème, c’est qu’on ne se comprend pas avec les clients. Ils n’entendent pas ce qu’on dit .» Pour le revendeur, pas de risque cependant de diffuser (ou d’attraper) le virus. L’étal suffit à assurer la distanciat­ion physique.

Une position que partagent la plupart de ses homologues qui, au mieux, se masquent le menton et ignorent totalement l’obligation de se désinfecte­r les mains entre chaque client comme l’impose aussi la charte.

« Ça rassure tout le monde »

« Déplorable », pour Pierre qui vend épices, thés et poivres sans quitter le rectangle chirurgica­l. « C’est simplement du respect vis-à-vis des clients, explique-t-il. Quand on discute avec eux, on se rend bien compte qu’il y a une vraie phobie du virus. » « Ça rassure tout le monde, c’est sûr, confirme Christophe­r, qui fait aussi partie des rares commerçant­s à respecter la règle et vend ses fruits et légume derrière son masque. Ce n’est pas agréable c’est sûr, mais on a perdu la moitié de notre chiffre d’affaires, alors s’il faut faire des efforts pour remonter la pente, on doit le faire. » Pour les « bons élèves », le virus n’est en effet pas la seule menace qui plane. Ils redoutent aussi que face au laxisme de leurs confrères, les autorités finissent par taper du poing sur l’étal et referment le marché. À demi-mot, ils déplorent que pour l’instant, les placiers ne disent pas grandchose et que la police municipale se contente de « sensibilis­er ».

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(Photo Valérie Le Parc) Sur le cours Lafayette, les commerçant­s sont divisés sur le port du masque.

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