Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Martin Provost invité d’honneur des Toiles du Sud

- M. LI. TEXTE ET PHOTO P. H.

Les Toiles du Sud en sont à leur quatorzièm­e édition. C’est dans l’écrin prestigieu­x du théâtre du Rocher que l’associatio­n Cotignac cinéma propose ses projection­s de films toujours plébiscité­es par les cinéphiles et par les amateurs. Il s’agit bien d’un cinéma en plein air mais dans un décor fabuleux qui ne laisse jamais personne indifféren­t. Des masses minérales entourent l’écran et semblent participer au spectacle elles aussi. Vendredi dernier, un public connaisseu­r a pu voir La Bonne épouse en présence de son auteur, Martin Provost. Cette oeuvre originale fait la part belle au féminisme et remonte le temps de la condition d’Ève au coeur de la société française. Depuis un presque esclavage jusqu’à une libération initiée aux temps joyeux et contestata­ires de mai 68. Nous sommes allés à la rencontre du cinéaste pour en savoir un peu plus sur l’homme et ses aspiration­s.

« Des images à la fois terrifiant­es et drôles »

L’accueil est chaleureux, les échanges sont cordiaux et enjoués. Nous avons demandé d’abord d’où lui était venue l’idée de ce film. « C’est l’histoire d’une dame du Cotentin qui m’a raconté sa vie. À 15 ans elle décide de ne pas faire d’études pour rester avec ses copines et elle se retrouve ainsi dans une école ménagère. La descriptio­n de cet enseigneme­nt destiné à bien tenir son foyer et à devenir une épouse docile m’a donné l’idée d’en faire le récit. Ce sont des images à la fois terrifiant­es et drôles. Elles décrivent un monde qui n’existe plus. »

Le réalisateu­r a donc pour fil d’Ariane, le féminisme. Fan de Lettres à un jeune poète de Rainer Maria Rilke, il a d’ailleurs fait lecture d’un passage évoquant la condition féminine lors de la dernière Journée internatio­nale des femmes à l’occasion de la projection de son film. « Tous mes films sont des portraits de femmes ». À la question : « Avez-vous des attaches en Provence », Martin Provost répond : « Je suis souvent venu à Mons, un joli petit village mais j’affectionn­e particuliè­rement Marseille où j’ai tourné Le ventre de Juliette et où je me suis fait des amis. » Nous avons cherché à savoir s’il y avait un « Martin secret ». La réponse a été sans ambages : « Je fais mon chemin intérieur. Je l’ai entamé en voyant Cris et chuchoteme­nts après que j’ai perdu mon frère. Cela a changé ma vie et m’a mis sur la voie du cinéma. Je suis toujours aussi émerveillé de pouvoir faire des films et je caresse l’espoir que mes messages touchent les spectateur­s au coeur pour, peut-être, leur donner envie de changer le monde. »

Ce vendredi soir, tous attendaien­t ce moment avec impatience. L’associatio­n Graines de parents a offert l’apéro aux enfants qui ont fréquenté les activités de la semaine au Café des familles et à tous ceux de la commune. Ils ont pu déguster les amuse-gueules préparés avec l’aide des parents. Jus de fruits, sirops, limonade ont été appréciés en cette chaude journée.

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(Photo M. LI.) Martin Provost, un cinéaste engagé.

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