Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
A la conquête de Mars
La planète rouge est devenue la plus convoitée de notre système solaire. En moins d’une semaine, deux sondes ont quitté la Terre pour Mars : l’engin émirati Espoir, le 20 juillet, et la sonde chinoise Tianwen-1, le 23 juillet. Le départ d’une sonde américaine est également prévu pour la fin du mois. Huit engins, lancés par les EtatsUnis, l’Europe et l’Inde, se trouvent actuellement en orbite autour de Mars ou sur sa surface. Leurs missions : détecter des signes d’une vie passée, et permettre aux humains de fouler, dans un avenir pas forcément proche, le sol martien. Selon nos confrères de Franceinfo, les Emirats arabes unis, la Chine et les Etats-Unis n’ont pas calé ces rendez-vous avec Mars par hasard.
Une fenêtre valable tous les mois
« L’idée est de profiter de ce qu’on appelle l’opposition, moment où le Soleil, la Terre et Mars sont alignés exactement dans cet ordre-là » ,explique Olivier Sanguy, de la Cité de l’Espace de Toulouse. Le cycle de la mécanique céleste n’offre qu’une fenêtre de tir tous les 26 mois, pendant laquelle la distance entre Mars et la Terre est la plus courte. « On pourrait lancer des missions vers Mars en dehors de cette fenêtre de tir, précise Olivier Sanguy. Mais il faudrait alors pour la même masse de la sonde ou du rover, un lanceur beaucoup plus gros et donc embarquer plus de carburant. On se confronterait alors à des limites technologiques, mais aussi budgétaires. »
L’Europe et la Russie, avec ExoMars ont déjà pris rendez-vous dans deux ans, après avoir manqué la fenêtre cette année en raison d’un problème de parachute. A plus long terme, une sonde européenne « ira chercher, dans quelques années, des morceaux de Mars et devra les rapporter. C’est une mission compliquée. Ce sera pour la fin des années 2020. », a déclaré Jean-Yves le Gall, président du Centre national d’études spatiales (Cnes).
Mars est la planète la plus proche de la nôtre, mais la distance n’est pas le seul argument. Les raisons principales sont d’abord scientifiques. «Mars et la Terre étaient à peu près identiques il y a environ cinq milliards d’années. On veut comprendre pourquoi les deux planètes sont devenues différentes », justifie Jean-Yves le Gall. La planète rouge, Mars (illustration réalisée par ordinateur le 3 septembre 2019).
Une course des super puissances
La course vers Mars est aussi une affaire de puissance. Pendant la Guerre froide, Etats-Unis et URSS se livraient un duel sans merci pour aller sur la Lune. Des décennies plus tard, la Chine a pris la place du régime soviétique. « Ses objectifs ne sont pas différents de ceux d’autres pays, déclare Chen Lan, analyste pour un site spécialisé dans le programme spatial chinois. Il s’agit d’améliorer ses capacités, d’explorer l’univers, d’investir dans les ressources futures et in fine d’augmenter son influence politique et son prestige. »