Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Lorgues : les Amis de la Cascade lui ont rendu la vie deux fois

La chute d’eau de Sauveclare ne coulait plus depuis les inondation­s de 2010. Après avoir rénové le canal qui l’alimentait, un groupe de bénévoles vient de la faire jaillir à nouveau

- VÉRONIQUE GEORGES vgeorges@nicematin.fr

Et soudain, la cascade de Sauveclare a jailli. En ce 14 juillet, date symbolique, les Amis de la Cascade avaient donné rendez-vous aux Lorguais pour assister à cet événement. Ils sont venus en famille, tant le lieu fait partie des repères chers à la communauté villageois­e (lire cidessous). Photos, applaudiss­ements et quelques larmes de joie ont salué cette renaissanc­e, due à la mobilisati­on d’une poignée de bénévoles, emmenés par Loïc Nervi, un amoureux des vieilles pierres. Comme tous les habitants, il est attaché à ce site, situé sur la route qui mène au hameau éponyme entre Lorgues et Flayosc, et à son histoire.

Le canal rénové à deux reprises

Mais les inondation­s du 15 juin 2010 ont dévasté le canal d’irrigation, qui prend l’eau dans la Florieye et l’amène aux anciens moulins. La cascade a dès lors arrêté de couler, au grand dam de la population. Et puis la vie a repris son cours. « Pendant des années, tout était à l’abandon, détruit, sous les ronces. On s’est dit qu’on ne pouvait pas laisser les choses en l’état », se souvient Yves, que ses copains surnomment le maire de Sauveclare parce qu’il habite le hameau. Les terrains traversés par le canal étant privés, il a fallu l’accord des propriétai­res pour démarrer le chantier. « D’après une des riveraines, il y en avait pour cinq jours de travail, s’amuse Julien. Nous, on a mis des mois. »

Excepté Loïc Nervi, artisan boulanger, les fadas de la cascade, comme Julien, Noël, Gérard, Yves, Henri et Elian se sont baptisés, sont retraités. Cela ne les empêche pas d’être énergiques. La preuve : « On a attaqué les travaux de restaurati­on du canal le 15 octobre 2017.

On s’y retrouvait l’après-midi. On a tout emmené sur place, à la main et à la brouette. Trois cent soixantese­ize pierres, des sacs de ciment, et on a mis des buses de 400 mm à certains endroits. À un moment, le canal, qui fait presque 1,5 km, passe même en aérien au-dessus du vide ». Ce travail de titan a coûté 12 000 euros, financés par des dons à l’associatio­n (1). Ils ont convaincu les propriétai­res des parcelles voisines afin de créer aussi une aire d’accueil, avec des bancs, des tables de piquenique, des parkings et même une plateforme en face de la cascade pour la photograph­ier. Après huit ans de silence, elle s’est remise à chanter le 17 juin 2018, Un plaisir de courte durée : «À chaque épisode de pluie intense, nous devons réparer le canal », rappelle Gérard. Le 23 novembre dernier, la crue de la Florieye y a fait de très gros dégâts. Pas de quoi décourager les forçats de la cascade. Pelles, pioches, truelles, taloches et une bonne dose d’huile de coude ont permis de la voir rejaillir pour la Fête nationale. « On aimerait refaire le parc. Si les deux communes de Lorgues et Flayosc pouvaient aussi faire un peu de terrasseme­nt et d’enrochemen­t, cela sécurisera­it la route », ajoutent les Amis de la Cascade. Ils lorgnent déjà sur la cascadette du cotonnier ! 1. Pour aider Loïc Nervi et ses compères, contactezl­es sur la page Facebook de l’associatio­n Les Amis de la cascade, ou par mail : gaelle.benita@wanadoo.fr

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(Photos Philippe Arnassan) Les copains de l’associatio­n les Amis de la Cascade l’ont remise en eau, après sept ans d’abandon et plusieurs mois de travaux pour rénover le canal qui l’alimente.

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