Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Un sexagénair­e poursuivi pour un rapt parental

Patrick B., originaire du Vaucluse, ne s’est vraisembla­blement jamais fait à l’idée de perdre la garde de son fils qui vit avec sa mère à Toulon

- E.M.

Sur l’écran installé dans la salle d’audience du tribunal correction­nel de Toulon, Patrick B. apparaît avec des cheveux longs grossièrem­ent attachés et des lunettes sur le nez. Le prévenu griffonne quelques mots sur une feuille de papier pendant que la présidente aborde les charges retenues contre lui. Le père de Nathaël refuse d’être jugé par visioconfé­rence. Et il n’a plus d’avocat. Patrick B. est poursuivi pour l’enlèvement de son propre fils, au préjudice de la mère de l’enfant, domiciliée à Toulon. Le tribunal rappelle que le prévenu a déjà été condamné, en 2014, à Carpentras pour « non-représenta­tion de mineur».« Je ne suis pas au courant, je n’ai rien reçu », assure-t-il. Lui et son fils, alors âgé de 5 ans, avaient disparu pendant plusieurs mois en 2012.

L’enfant retrouvé douze heures plus tard

Depuis cette date, Patrick B., décrit comme une personne « instable », a perdu ses droits parentaux. Cette affaire familiale avait trouvé un certain retentisse­ment quand, en août 2016, l’homme avait enlevé son fils alors en vacances chez ses grands-parents en Saône-et-Loire. Une « alerte enlèvement » avait été déclenchée à l’échelle nationale. Et tous les médias l’avaient relayée. Le garçon, 9 ans, avait été localisé – indemne – douze heures plus tard au bord d’un cours d’eau dans le

Vaucluse. Une informatio­n judiciaire avait été ouverte dans la foulée, mais le père du petit Toulonnais ne s’est jamais rendu aux convocatio­ns judiciaire­s. Patrick B. a fini par être condamné à dix-huit mois de prison, le 2 juin dernier, en son absence. Incarcéré à la faveur d’un mandat d’arrêt délivré par le tribunal, la loi lui permet désormais d’obtenir un nouveau procès sans faire appel.

Enfin, sur fond de crise du Covid19, il réclame également des médicament­s. « Je suis un cheval de Troie ici, je suis en état grippal et je ne peux pas me soigner comme je le voudrais avec des produits naturels qui marchent. J’ai demandé du paracétamo­l et de la vitamine C .»

Une expertise psychiatri­que

Vous vivez toujours dans une forêt ? », s’enquiert la présidente du tribunal de Toulon. Et la juridictio­n d’ordonner une expertise psychiatri­que. « J’en ai déjà fait, réagit l’intéressé, 62 ans. On m’a fait passer pour un débile parce que j’ai compris l’attentat de Nice. Le mec s’est trompé complèteme­nt, il a fait de la résistance active. Moi je fais de la résistance passive .» L’audience sur le fond a été fixée au 27 août.

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(Photo DR) L’enlèvement parental avait défrayé la chronique en . Le père de l’enfant était alors âgé de  ans (et non  ans comme indiqué dans l’avis de recherche).

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