Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Fusillade à Nice : deux suspects en détention

- CHRISTOPHE CIRONE ccirone@nicematin.fr

L’affaire a fait grand bruit, bien au-delà du parvis du supermarch­é Casino du 60 boulevard Paul-Montel, à Nice-Ouest. Une semaine après des coups de feu qui ont fait réagir au plus haut niveau de l’Etat, l’enquête a franchi une nouvelle étape. « Deux individus ont été interpellé­s, déférés, mis en examen et placés en détention provisoire », indique le procureur de la République de Marseille, Dominique Laurens, en réponse à Nice-Matin. Son homologue niçois, Xavier Bonhomme, confirmait la semaine dernière qu’une garde à vue était en cours. Ce sont finalement deux hommes qui sont, aujourd’hui, incarcérés dans ce dossier. Ces deux habitants du quartier des Moulins ont été respective­ment interpellé­s mardi et jeudi derniers. Selon nos informatio­ns, ils ne feraient pas partie du commando armé qui a pris en chasse un homme en plein jour. Mais ils pourraient lui avoir fourni une aide logistique.

Deux projectile­s retrouvés dans une voiture

Le 20 juillet, vers 9 h 30, des coups de feu ont retenti dans le quartier des Moulins. Une dizaine d’assaillant­s, masqués, vêtus de noir et lourdement armés, a poursuivi un individu. Celui-ci aurait été blessé au pied. Mais il a réussi à échapper à ses assaillant­s, et à disparaîtr­e avant l’arrivée de la police. Cette « scène de far west », dixit des témoins, survient après deux fusillades dans le même quartier en juin, et après trois autres dans l’impasse des Liserons, à l’est de la ville. Le 27 juin, déjà, la police avait investi les Moulins. Des témoins décrivaien­t alors une chasse à l’homme impliquant un groupe d’individus, armés et masqués, sur les coups de 12 h 30. Mais ni victime, ni suspect en vue. Cette fois-ci, « une quinzaine d’étuis de même calibre » a été retrouvée sur place, confirme le procureur de Marseille. Selon nos informatio­ns, il s’agit de 9 mm, un calibre compatible avec un pistoletmi­trailleur comme avec un pistolet automatiqu­e.

Tentative de meurtre en bande organisée

Le procureur Laurens délivre une précision d’importance : « Un véhicule stationné sur place portait deux impacts de balle ». Ce nouvel élément donne, un peu plus encore, la mesure de la violence désinhibée qui s’est exprimée le 20 juillet. Un témoin, victime d’un malaise, avait été pris en charge par les sapeurspom­piers. Un autre a filmé huit secondes de la fusillade, dans une vidéo aussitôt devenue virale. La Juridictio­n interrégio­nale spécialisé­e (Jirs) de Marseille s’est saisie de l’affaire vendredi. Le parquet de Marseille a ouvert une informatio­n judiciaire « des chefs de tentative d’homicide volontaire avec préméditat­ion et en bande organisée et complicité, infraction­s à la législatio­n sur les armes, commises par au moins deux personnes agissant en qualité d’auteur ou complice, et participat­ion à une associatio­n de malfaiteur­s », détaille Dominique Laurens. L’enquête de la brigade criminelle de la PJ a conduit aux deux premières mises en examen. Ces individus n’ont rien à voir avec les trois qui avaient été interpellé­s le jour même, après que la victime eut trouvé refuge chez eux. L’enquête a permis de les mettre hors de cause le jour même. « La victime en l’état n’a pas été retrouvée, précise Dominique Laurens. L’enquête confiée à la police judiciaire de Nice se poursuit activement pour rechercher les membres du commando. » Cette fusillade illustre une escalade de la violence dans les quartiers niçois, exacerbée par le déconfinem­ent. Le Premier ministre Jean Castex est venu à Nice, samedi, annoncer des mesures pour la sécurité, aux côtés de ses ministres de l’Intérieur et de la Justice. Soixante CRS sont déjà arrivés en renfort à Nice.

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(Source anonyme) Extrait de la vidéo, devenue virale, des assaillant­s devant le supermarch­é Casino.

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