À bord d’un Paris-Toulon, les souvenirs plein la tête

Double peine pour ceux qui partent par le train de 5 h 45 au départ de Toulon. Fini les vacances et en plus il faut se lever tôt. « C’était le seul que je pouvais prendre », explique Jacqueline, en tirant bon gré mal gré sa valise et ses sacs depuis la place de la Liberté. Certains trains de la journée sont complets. D’autres hors de prix. « On a beau se dire ‘‘ça va aller’’ quand on réserve, c’est dur le jour J, rigole cette retraitée, venue quelques jours chez des amis varois : si c’est le prix à payer pour passer du bon temps, ça va. » La lumière du matin ne perce pas encore. Devant la gare de Toulon, le ballet des voitures commence. « Les vacances dans le Sud ? Bah, c’est pas mal oui, quelle question ! répond un Parisien, lâché au dépose-minute, les écouteurs enroulés autour du cou : ma famille, eux ils sont restés encore quelques jours, les veinards. » Un couple s’autorise un baiser sans masque, s’enlace une dernière fois. Un groupe de scouts compte ses sacs avant de les jeter à l’intérieur de la voiture. Les familles stressées courent sur le quai, les fumeurs prennent plus de temps. Un homme, la cinquantaine, qui remonte du côté de Sens (Yonne), raconte s’être lancé dans un concours de cartes postales avec ses collègues. « Mais la plupart d’entre eux étaient dans le coin, dans le Var ou les Bouches-du-Rhône, j’espère qu’on n’aura pas tous les mêmes... » Sur le quai, il ne reste plus grand monde, le train ne va pas tarder à démarrer. Une femme, bronzée, en sandales, reste jusqu’au bout pour un dernier coucou de la main.

« On est plus fatigué à la fin des vacances »

« On se voit vite, c’était super », ditelle à ses proches avant qu’ils ne s’engouffrent dedans. Emma, elle, accroche son sac à main sur le porte-manteau au-dessus de son siège, voiture 16, et s’apprête à prolonger sa nuit. « On est plus fatigué à la fin des vacances qu’avant, c’est toujours comme ça» , s’amuse l’étudiante. Elle défile les clichés pris sur son téléphone. Une semaine de selfies sur des bateau, d’apéros et de couchers de soleil près de Cavalaire avec la famille d’un amant. Elle rejoint des amis sur Paris et continue l’été en Normandie. « J’espère qu’il fera chaud là-bas, je suis frileuse moi… »

(Photo T. G.) Il fait encore nuit quand le premier TGV entre en gare pour remonter les vacanciers vers le Nord...