Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
5 stars sous les bravos
Les joueurs de légende font tomber les adversaires et lever les stades. Parce qu’ils sont des footballeurs d’une autre dimension, ces génies, au profil quasi systématiquement offensif, ont obtenu la reconnaissance suprême, parfois en terrain hostile. Et si l’on se fie à ce listing non exhaustif, les fans des Merengues, parce qu’ils aiment le football avant tout, sont les rois de l’ovation inattendue 1. Ronaldinho (Barcelone), Santiago Bernabéu,
Bien que sa carrière laisse parfois un goût d’inachevé, Ronaldinho aura marqué les esprits par quelques prestations majuscules réalisées sans qu’il ait eu l’air de forcer son talent. Un talent que la France découvre très tôt, sous le maillot du PSG. Si la rivalité entre Paris et Marseille était trop forte pour que le Vélodrome salue unanimement le récital du Brésilien en mars (une partie du public applaudira avant d’être couverte par les sifflets des virages), c’est lors d’un autre Clasico ,levrai, que le numéro va se distinguer. novembre : le champion du monde décide de faire du Santiago Bernabéu son jardin. Si Léo Messi est déjà de la partie, la star du soir, c’est Ronnie ! Roulettes, virgules et crochets dévastateurs, Ronaldinho sort toute sa panoplie. Après l’ouverture du score d’Eto’o, le natif de Porto Alegre finit le travail avec une chevauchée fantastique depuis le côté gauche de l’attaque, où il enrhume Sergio Ramos avant d’ajuster un Iker Casillas impuissant. Bis repetita un quart d’heure plus tard : - pour le Barça. Beaux joueurs, les Madridistas applaudissent chaleureusement la star brésilienne qui recevra le Ballon d’Or dix jours plus tard.
2. Ronaldo (Real Madrid), Old Trafford,
Quoi de mieux qu’un triplé lors d’un quart de finale retour pour mettre tout le monde d’accord ? Le avril , le Real, vainqueur sortant de la Ligue des champions, se rend sur la pelouse de Manchester United après l’avoir emporté - à l’aller. Loin des ambiances aseptisées qui règnent aujourd’hui dans la majorité des stades de Premier League, Old Trafford est, à cette époque, une forteresse imprenable. Si le début de match est dominé par les hommes de Sir Alex Ferguson, Ronaldo punit la maladresse des Red Devils en trompant Fabien Barthez, dès la e minute de jeu. Après une chevauchée en soliste conclue par une frappe lointaine et une action d’école à laquelle il est à la conclusion, El Fenomeno avait déjà inscrit trois buts. Au moment de son remplacement par Solari à la
e minute, les fans mancuniens se dressent comme un seul homme pour accompagner la sortie du Brésilien. Dans un match qui reste à ce jour comme l’un des plus beaux de l’histoire de la compétition, Man United parvient à l’emporter - mais est éliminé après son revers du match aller. Auteur d’un doublé ce soir-là, David Beckham, qui rejoindra la Maison Blanche deux mois plus tard, résumera cette double confrontation par un cinglant : « Ronaldo nous a détruits. »
3. Diego Maradona (FC Barcelone), Bernabeu,
S’il a surtout écrit sa légende sous le maillot ciel et blanc de la sélection argentine et du Napoli, El Pibe de Oro a aussi fait un passage remarqué au Barça (-). juin . Match aller de la finale de la Copa de la Liga, une compétition aujourd’hui disparue, dans un stade Santiago-Bernabéu plein comme un oeuf. Le Barça mène déjà - quand, peu avant l’heure de jeu, Maradona se retrouve face au gardien madrilène, Agustín. Après l’avoir éliminé d’un crochet intérieur, l’Argentin se retrouve seul face au but vide. Le n° n’a plus qu’à pousser le cuir pour marquer mais son sens du spectacle le pousse à attendre le retour du défenseur Juan José, pour éviter son tacle d’une nouvelle feinte avant d’envoyer le ballon dans les filets. Les supporters madrilènes, charmés par l’audace, agitent le mouchoir blanc tel un public de corrida conquis par le torero .Les
Merengues finiront par revenir au score, mais Maradona marquera une nouvelle fois lors de la finale retour (- après le - de l’aller) pour assurer le succès barcelonais.
4. Alessandro Del Piero, (Juventus), Santiago Bernabéu,
Décidément, les fans du Real sont des esthètes. C’est à un autre grand n° qu’ils vont rendre hommage le novembre : Alessandro Del Piero. Moins virevoltant que les trois premiers cités, l’Italien est une icône dans son pays, surtout à Turin, où il a porté pendant près de ans le maillot bianconero. Le Real de Bernd Schuster peine à se renouveler après la fin de l’ère des Galactiques. Les Merengues ont déjà chuté lors du match aller de la phase de groupes de la Champions League lorsque les Turinois se présentent à Madrid quinze jours plus tard. Emmenée par une épine dorsale qui a ans à elle seule (Legrottaglie-Nedved-Del Piero), la Juve va battre une deuxième fois Raul et sa bande. Déjà auteur d’un bijou à l’aller, Del Piero, qui a prouvé à sa Vieille Dame tout son amour en ne mettant pas les voiles lors de la relégation en Serie B deux ans plus tôt, va une nouvelle fois sortir le grand jeu. Un but du gauche lors du premier acte puis un coup franc après l’heure de jeu sur lequel Casillas, fautif sur le placement de son mur, est battu. La messe est dite. Peu avant l’entrée dans le temps additionnel, Claudio Ranieri, alors entraîneur de la Juventus, a la bonne idée de sortir son capitaine. Le public du Bernabéu se lève et applaudit chaudement l’avant-centre italien qui répond par une révérence. La classe !
5. Cristiano Ronaldo (Real Madrid), Juventus Stadium,
C’est à coup sûr l’une des ovations les plus marquantes de ces dernières années. Celle reçue par Cristiano Ronaldo, que l’on ne présente plus, un soir d’avril . Quart de finale aller. La Juve rêve de sacre européen après sa finale perdue un an plus tôt face à son rival du soir. Mais CR climatise le Juventus Stadium dès la e minute d’un extérieur du pied plein d’instinct qui trompe Gigi Buffon. À la e, sur un centre de Carvajal, le quintuple Ballon d’Or s’envole à une hauteur à laquelle aucun autre joueur n’aurait eu l’idée de hisser son pied (m). Un retourné acrobatique d’anthologie qui bat le portier italien. La