Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

C’est le mois de Wout

Vainqueur des Strade Bianche, le Belge Wout Van Aert a remis ça, dominant d’un souffle Julian Alaphilipp­e auteur d’une grosse attaque dans le Poggio et pas loin de signer un doublé

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Julian Alaphilipp­e, revenu à très haut niveau, a buté sur le Belge Wout Van Aert qui a remporté Milan-Sanremo, la première grande classique de la saison cycliste, et l’a privé d’une deuxième victoire de rang. « Il mérite sa victoire », a salué le Français, devancé d’une roue à l’arrivée de la plus longue course de la saison, 305 kilomètres sous un soleil estival. En huit jours, «une semaine incroyable» de l’aveu souriant du Belge, Van Aert a imité Alaphilipp­e qui avait lui aussi gagné les Strade Bianche puis Milan-Sanremo l’an passé. Triple champion du monde de cyclo-cross avant de se consacrer surtout à la route, le Belge a remporté à 25 ans son premier «monument». « C’est un peu frustrant d’être passé près de la victoire » ,a déclaré Alaphilipp­e, qui a enflammé la course tout comme en 2019. C’est lui qui est passé à l’attaque au seuil des 6 derniers kilomètres, dans le Poggio, la dernière difficulté du parcours. Van Aert, décroché sur la violente accélérati­on du Français, a basculé au sommet à 4 secondes. Mais il est revenu dans la descente. «Je sentais que j’avais passé la limite», a expliqué Alaphilipp­e à la chaîne L’Equipe. « J’ai attendu Wout et j’ai essayé de sortir le plus beau sprint possible. Je savais que ce serait difficile». Si les premiers poursuivan­ts ont eu le duo en point de mire dans les rues de Sanremo, ils ont marqué un temps d’observatio­n qui leur a interdit d’effectuer la jonction, à 2 secondes près. Pour la troisième place, l’Australien Michael Matthews a réglé le Slovaque Peter Sagan dans un groupe qui comprenait également le Français Arnaud Démare, l’un des rares sprinteurs à n’avoir pas été distancé dans le Poggio.

Le meilleur et le pire pour Jumbo

Accablé par les crevaisons aux Strade Bianche, où il n’avait pu se mêler aux premiers rôles, Alaphilipp­e affichait profil bas au départ de Milan. Sept heures plus tard, les doutes étaient levés. « Un podium dans un monument, c’est bien, même si deuxième, c’est nul aux yeux de certaines personnes », a-til dit, visiblemen­t rassuré. «Je me sens de mieux en mieux. C’est quand même une surprise de passer si près de la victoire et ça fait beaucoup de bien». Van Aert, félicité par son dauphin, lui a rendu hommage: «Julian a très bien joué. Il m’a poussé en tête. Il était dans ma roue et je devais faire le tempo juste assez pour le peloton ne revienne. Au sprint, ce n’était pas vraiment gagné.» Le Belge, au registre large, figure toutefois parmi les plus rapides surtout après une course dure. L’an passé, il s’était adjugé un sprint massif en faux-plat montant dans l’étape du Tour arrivant à Albi, pour sa première participat­ion à la Grande Boucle, avant de chuter lourdement dans le contre-la-montre de Pau et être indisponib­le

1. Wout Van Aert (BEL/JUM), les 305 km en 7 h 16:09. (moyenne: 41,9 km/h) 2. Julian Alaphilipp­e (FRA/DEC) m.t. 3. Michael Matthews (AUS/SUN) à 2’’ 4. Peter Sagan (SVK/BOR) 2’’ 5. Giacomo Nizzolo (ITA/NTT) 2’’ 6. Dion Smith (NZL/MIT) 2’’ 7. Alex Aranburu (ESP/AST) 2’’ 8. Greg Van Avermaet (BEL/CCC) 2’’ 9. Philippe Gilbert (BEL/LOT) 2’’ 10. Matej Mohoric (SLO/BAH) 2’’ ... 23. Vincenzo Nibali (ITA/TRE) 24. Arnaud Démare (FRA/FDJ) 38. Nacer Bouhanni (FRA/ARK) 39. Elia Viviani (ITA/COF)

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(Photo AFP) Julian Alaphilipp­e battu d’une souffle, d’une roue par Wout Van Aert.
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