Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
UNE SAISON TENDUE
À Brignoles et Saint-Maximin, l’été semble être synonyme de renaissance. Restaurants et commerces liés au tourisme profitent d’une clientèle plutôt française, pour retrouver le sourire
Un bon début d’été à Brignoles et St-Maximin
Les commerçants espèrent rester sur ce rythme
Il est 10 heures et le mercure commence à monter sur les thermomètres dans Brignoles. Place Carami, les terrasses sont bien fournies. Alors que la capitale du centre Var n’est pas un lieu de villégiature, Brignoles semble pourtant avoir la cote pour ces vacances d’été. Les restaurateurs ne font pas la tête. Au contraire. Ils sont plutôt contents de voir du monde garnir leurs établissements. Une situation presque inespérée lorsque l’on regarde quelques semaines en arrière, lorsque les rideaux de fer étaient tirés. « Il a beau faire très chaud, les gens mangent quand même en terrasse, relève Laurent Ardoin, du Café de l’univers ,en sueur entre deux tables à déplacer. Je ne sais pas comment ils font. En principe, les plus gros mois sont juin et septembre. Mais sans les festivités, on fait mieux. On a beaucoup de locaux, des gens de la région qui viennent faire un tour. Mais toujours des Belges et des Néerlandais. Cette clientèle, contrairement à l’Europe du Sud, consomme pas mal. » À l’instar du Verdon et des autres places fortes touristiques (notre édition du 9 août), dans le centre Var aussi, les visiteurs sont majoritairement français, dont certains de la région, et profitent de redécouvrir les environs. Toutefois, les étrangers sont présents, mais en moins grand nombre que d’habitude.
Sans animation mais avec de la motivation
Comme beaucoup de villes à travers l’Hexagone, Brignoles n’a pas pu maintenir ses Médiévales. Plusieurs jours de manifestation, qui augmentent les recettes des commerces, à hauteur d’environ 5 %. « C’est une grosse déception générale. On misait dessus comme beaucoup, regrette tout de même Sarah Huzjan, à la tête du bar à jus
Citron et Basilic. Depuis le début de l’été, on a pu voir que, le samedi, les gens n’hésitent pas à se poser. Dès qu’il y a des animations comme la fête belge, les gens viennent. » Pour la commerçante qui vient de déménager de la rue Barbaroux à la place Carami, on reste de nature positive car les résultats ne sont pas non plus mauvais. « Ce sera une année blanche. Cela va nous permettre de préparer la suite. »
S’adapter aux locaux
La conjoncture est plutôt bonne. À tel point que certains ont décidé de rester ouverts plus que d’habitude pour minimiser les pertes. À La Craie des mets, place du palais de justice, le restaurant a décidé d’être ouvert 6 jours et demi sur sept. Conséquence de ce rythme effréné, allié à la baisse des charges des entreprises, le restaurant a embauché deux personnes, un en cuisine, l’autre en salle comme runner .« On a essayé, avec le Croque Bedaine voisin, d’organiser quelques petits événements sur la place. Il y a eu du répondant, se réjouit Romain Godefroy, chef et propriétaire. D’habitude en été, il y a peu de Brignolais, surtout des gens de passage. Mais cet été, on voit beaucoup de locaux. On essaie de changer la carte pour qu’ils reviennent plus souvent. » Pour s’en sortir, le chef annonce qu’il faudra « un capital solide »et « garder l’amour du métier ». Un discours de passionné qui permet à certains de se démarquer cet été.