Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

« Vous voyez votre fille, allongée sur une planche, toute sanglée »

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Victoire bouge les yeux, parle d’une voix faible. Sa tête immobilisé­e dans une minerve, le corps allongé, raide. Le moindre heurt contre son lit, elle le ressent comme un choc. Son père parle d’elle avec une émotion intense. La famille se relaie à son chevet, dans une chambre de l’hôpital militaire SainteAnne à Toulon, dont le service de neurochiru­rgie fait référence. Scolarisée au lycée du Coudon à La Valette, Victoire garde son téléphone près d’elle et peut raconter ce dont elle se souvient. « On se baignait. On a vu des garçons sauter. On a cherché un accès dans la colline pour monter. Je voyais que tout le monde le faisait. Au début, quand j’ai sauté, j’étais droite. Puis j’ai penché en arrière. J’ai perdu connaissan­ce. » Une partie de son dos a tapé l’eau. « Elle a eu une appréhensi­on, elle a eu un peu peur. Et puis comme tout le monde sautait sans problème, elle l’a fait », explicite sa soeur aînée. Tous sont sous le choc.

Sauvée de la noyade

En vérité cette hauteur d’une quinzaine de mètres est loin d’être anodine. Le père de la jeune femme en est bien conscient. « Vous voyez votre fille allongée, sur une planche, toute sanglée. Il n’y a qu’au réveil, après l’opération qu’on a pu vérifier qu’elle sentait bien ses jambes », poursuit Stéphan Robert, encore pétrifié. Une vertèbre fracturée et déplacée a été consolidée, retranscri­t-il, enserrée de deux plaques et quatre vis. Après la chute, plongée dans la mer,

Victoire n’était plus consciente. Elle doit son salut à plusieurs témoins qui sont intervenus sur-le-champ. Notamment un pompier de Toulon, venu à San Peyre, sur un jour de repos. Cette interventi­on providenti­elle a sauvé Victoire de la noyade et d’une atteinte à la moelle osseuse (lire ci-contre). Un jeune homme a également prêté main-forte. Stéphan Robert voudrait retrouver cet inconnu, pour le remercier. Quand il a appelé les pompiers pour leur dire toute sa reconnaiss­ance, ce sont eux, les sauveteurs qui l’ont remercié. « Les pompiers ont empêché une gamine d’être paralysée ! Grâce à leurs bons gestes. Et c’est eux qui te remercient de dire merci ! Je n’ai pas de mot .» Mais une authentiqu­e émotion.

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