Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Le drôle de quotidien des patrouille­urs de l’autoroute

Vingt-quatre heures sur vingt-quatre, les « hommes en jaune » de Vinci Autoroutes assurent la sécurité des automobili­stes… Dont le comporteme­nt n’est pas toujours responsabl­e

- ANNE FUERXER

Leur lieu de travail, c’est l’autoroute. Sept jours sur sept et vingt-quatre sur vingt-quatre, des « hommes en jaune » (et des femmes aussi) sont mobilisés pour assurer la sécurité des automobili­stes. Mais eux, malheureus­ement, ne le sont pas toujours, en sécurité. « Depuis le début de l’année, trente-deux véhicules d’interventi­on ont été heurtés sur le réseau Vinci Autoroutes, précise Benoît Lethuin, chef du district Provence du groupe. Il y en avait eu quarante-sept l’an passé. » Des accidents « généraleme­nt très graves », ajoute Stéphane Potel, ouvrier autoroutie­r, qui a déjà vu partir plusieurs de ses collègues à l’hôpital.

Surveillan­ce et interventi­ons

Dans ce secteur géographiq­ue qui s’étend d’Aix à Toulon, l’exploitati­on des quelque 130 km d’autoroute est assurée par 220 personnes. Car les missions sont multiples : surveillan­ce du tracé (depuis les postes de contrôle d’Aubagne et de Toulon), gestion des événements divers (accidents, véhicules en panne, ramassage d’objets, incendies, etc.), entretien du patrimoine (clôtures, ponts) et des aires… Sans oublier bien sûr les interventi­ons aux péages. « Nous sommes présents en permanence, et avec une chaîne d’astreinte nous sommes en capacité de grossir rapidement l’effectif si besoin », assure Benoît Lethuin. Sachant que l’exploitati­on de l’autoroute n’est pas du seul ressort de Vinci, mais un « véritable travail d’équipe », mené avec les services de la préfecture, les forces de l’ordre, les services départemen­taux d’incendie et de secours, la métropole de Toulon (pour le tunnel), les dépanneurs…

Et l’été, en Provence, l’augmentati­on considérab­le du nombre d’automobili­stes amplifie les tâches des « hommes en jaune ». En particulie­r cette année, avec la crise sanitaire qui a conduit nombre de Français à ne pas quitter le pays pendant les vacances. « Le trafic a été au rendez-vous de nos prévisions, mais il s’agit d’un trafic atypique, explique le chef de district. On remarque qu’il n’est plus concentré sur les samedis et dimanches, mais s’étale du jeudi au lundi. Nous avons connu des pics très forts, avec plus de 5 000 véhicules par heure, les week-ends des 14 juillet, 1er et 8 août. Et l’autoroute A51 menant vers la montagne a été beaucoup plus fréquentée que d’habitude. »

Valises, vélos, planches à voile…

L’été, aussi, l’autoroute n’accueille pas la même population que le reste de l’année. « Beaucoup de gens ne préparent pas – ou mal – leur voyage, constate Sébastien Estrany, conducteur de travaux chez Vinci Autoroutes. En plus des déchets jetés par les fenêtres, les pertes de chargement sont quotidienn­es : on ramasse des valises, des coffres de toit, des vélos, des planches à voile… » Autant d’interventi­ons qui exposent les patrouille­urs. « Les hommes en jaune sont là pour votre sécurité, alors soyez attentifs à la leur », conclut Benoît Lethuin à l’intention des automobili­stes.

 ?? (Photo A. F.) ?? Benoît Lethuin (au centre), chef du district Provence de Vinci Autoroutes, entouré de Sébastien Estrany, conducteur de travaux (à droite), et Stéphane Potel, ouvrier autoroutie­r.
(Photo A. F.) Benoît Lethuin (au centre), chef du district Provence de Vinci Autoroutes, entouré de Sébastien Estrany, conducteur de travaux (à droite), et Stéphane Potel, ouvrier autoroutie­r.

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