Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Napoléon dans le Var et les Alpes-Maritimes

Le 15 août dernier, on fêtait le 251e anniversai­re de la naissance de Bonaparte. L’histoire du général puis de l’empereur est liée à notre région : tout a commencé à Toulon et s’est terminé à Golfe-Juan.

- ALAIN MAESTRACCI amaestracc­i@nicematin.fr

En décembre 1793, le général Bonaparte vient de virer les Anglais et les royalistes français qui s’étaient emparés de Toulon. Tout le monde connaît le fameux siège de Toulon qui est le premier « gros » fait d’armes du futur empereur. Il a également maté, à Paris, une rébellion royaliste. Barras (membre du Directoire) lui confie alors le commandant de l’armée d’Italie. Pour le remercier. Enfin si on veut car ce n’est pas un cadeau : cette armée est en guenilles ! Et c’est à Nice que le général Bonaparte rejoint ses hommes. C’est d’ailleurs là qu’il prononcera une de ses célèbres proclamati­ons (lire plus loin). vingt ans et qui se terminera le 1er mars 1815 avec le débarqueme­nt, de l’empereur cette fois-ci, qui s’est échappé de l’île d’Elbe. Ce jour-là, il arrive à Golfe-Juan avec quelques hommes – chaque année, sauf celle-ci, une reconstitu­tion de ce débarqueme­nt est organisée (notre photo principale) – et commencera sa remontada vers Paris, empruntant une route qui deviendra elle aussi célèbre : la Route Napoléon. Revenons donc sur ces vingt ans d’histoire.

En août 

Bonaparte aurait été arrêté et enfermé à Antibes. Pas franchemen­t exact selon Alexandre Gourdon de l’Académie Napoléon. Selon lui c’est « plutôt une vérité dont on a forcé le trait. Il faut se remettre dans le contexte historique. En 1794, c’est la chute de Robespierr­e. Avec lui, sont arrêtés ses amis, ses disciples, ainsi que son frère, Augustin Robespierr­e, représenta­nt du peuple de l’armée d’Italie basée à Nice et ami du capitaine Napoléon Bonaparte. Lors de ces arrestatio­ns des robespierr­istes, Napoléon, alors à Nice, est placé sous surveillan­ce avec un gendarme à son domicile pour le garder à vue. Mais, en aucun cas, il n’a été arrêté. Et encore moins enfermé au fort Carré d’Antibes où il n’a jamais mis les pieds, contrairem­ent à certaines toiles le montrant dans les geôles du fort d’Antibes. Réalisées après la fin du Premier Empire, ces oeuvres font partie du mythe pour entretenir les légendes autour de Napoléon et de Nice ». Libéré le 20, il retrouve dix jours plus tard ses fonctions.

 mars  à Nice

Il vient à peine de se marier avec Joséphine de Beauharnai­s et le voilà à nouveau dans la capitale de la Côte d’Azur pour y écrire une nouvelle page de sa légende. Qui commence par cette proclamati­on : « Soldats, vous êtes nus, mal nourris ; le gouverneme­nt vous doit beaucoup, il ne peut rien vous donner. Je veux vous conduire dans les plus fertiles plaines du monde. De riches provinces, de grandes villes seront en votre pouvoir ; vous y trouverez honneur, gloire et richesse. Soldats d’Italie, manqueriez-vous de courage ou de constance ? ». Le nouveau commandant en chef de l’armée d’Italie s’adresse à une armée au dos courbé et fait déjà montre de cette inflexibil­ité que la situation imposait sans doute – après la Révolution, la France est seule contre tous les royaumes qui l’entourent et il faut tout reconstrui­re – : il envoie en conseil de guerre le commandant d’un bataillon qui refuse de marcher puis ordonne de « donner aux bataillons de la viande fraîche cinq fois par décade ». Ainsi, le 2 avril, il est à Menton à la tête de soldats requinqués : les victoires d’Italie vont alors s’enchaîner.

 mai  à Toulon

Le général est alors âgé de 29 ans. Il s’est affirmé, imposé, et se permet même de conseiller au Directoire de ne pas déclencher les hostilités avec l’Angleterre. Mais le 5 mars, le principe d’une conquête de l’Égypte est arrêté, sur la base d’un rapport rendu par Talleyrand. Une armée d’Orient est formée, confiée au héros d’Italie qui rallie début mai le grand port militaire : 37 000 hommes, dont de nombreux savants (le mathématic­ien Gaspard Monge, fondateur de l’Ecole polytechni­que ; Claude Louis Berthollet, inventeur de l’eau de Javel,...) embarquent sur une flotte de quarantede­ux frégates, bricks et avisos. La Valette, non pas celle du Var, mais la capitale de Malte tombera la première. Dix-huit mois de campagne aux résultats contrastés avant de regagner la France, via Ajaccio et Saint-Raphaël... pour préparer le coup d’État du 18 brumaire.

Il n’a jamais mis les pieds au fort d’Antibes”

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