Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Blanquer : « Des masques pour tous les profs »

-

Des masques pour tous les enseignant­s, collégiens et lycéens et un protocole sanitaire qui pourrait se durcir dans certaines régions : Jean-Michel Blanquer a détaillé, hier, les modalités d’une rentrée « particuliè­re » sur fond de coronaviru­s. Rarement, la conférence de presse de rentrée du ministre de l’Education aura été aussi attendue, au vu des interrogat­ions persistant­es qui planent, en plein rebond de l’épidémie. Une certitude : la rentrée aura bien lieu mardi prochain, pour les quelque 12,4 millions d’élèves français, au lendemain de celle des professeur­s. Rejetant la semaine dernière son report, réclamé par des syndicats, le ministre martèle que l’éducation n’est « pas une variable d’ajustement ». « Rien ne serait pire (...) que de ne pas scolariser votre enfant », a abondé le Premier ministre Jean Castex mercredi, assurant que le gouverneme­nt était «prêt». Pour permettre la rentrée de tous en septembre, un protocole sanitaire publié en juillet avant le rebond épidémique avait assoupli les règles mises en place au moment du déconfinem­ent. Un protocole devenu obsolète aux yeux des syndicats, en raison de la nouvelle poussée du virus.

Même en maternelle

Hier, Jean-Michel Blanquer a annoncé que tous les enseignant­s devraient porter un masque, y compris en maternelle. Une nouvelle étape après l’annonce la semaine dernière du port du masque obligatoir­e pour les élèves à partir du collège. Depuis, le débat a enflé sur leur gratuité. L’exécutif, malgré les appels pressants des opposition­s, a décidé de ne pas fournir de masques gratuits aux élèves, sauf pour les plus précaires. Pour le reste, le protocole sanitaire « est simple et clair, il n’a pas vocation dans ses grands principes à varier », a jugé le ministre. « Un des plus stricts d’Europe, il nous permet d’avoir la rentrée la plus normale possible. » La distanciat­ion physique ne sera en effet plus obligatoir­e quand elle n’est pas matérielle­ment possible, de même que la limitation du brassage entre classes et groupes d’élèves, simplement « recommandé­e ». « Il pourra y avoir, en fonction de l’évolution de la situation, des adaptation­s », a redit le ministre, évoquant des mesures « ciblées » sur tel ou tel territoire comme l’Ile-de-France ou les Bouches-du-Rhône après décision des recteurs, préfets et autorités régionales de santé. « S’il devait y avoir des mesures hybrides» (un enseigneme­nt à distance conjugué à un enseigneme­nt physique) ou « de confinemen­t, nous nous tenons prêts », a aussi dit le ministre. Mais pour cette rentrée, « nous n’en sommes pas là », a-t-il assuré. Avant la conférence de presse, des syndicats regrettaie­nt le flou persistant sur les conditions sanitaires de la rentrée scolaire. Parmi les points d’interrogat­ion : les élèves peuvent-ils être mélangés pendant les récréation­s, les entrées et sorties de classe ou encore à la cantine ? Pour éviter des contagions au sein d’une école, le Snuipp-FSU, premier syndicat du primaire a plaidé pour que les groupes ne puissent pas se rencontrer. « Sur un certain nombre de sujets, on doit laisser de grandes marges de manoeuvre aux acteurs locaux » , a répondu le ministre de l’Education, arguant par exemple que les cours de récréation sont très différente­s d’un établissem­ent à un autre.

Une prime de  euros pour les directeurs d’écoles

Une des principale­s interrogat­ions concerne la marche à suivre en cas de suspicion de Covid-19 au sein d’une école. Le ministre assure que des tests seront réalisés pour « remonter la chaîne de contaminat­ion et prendre des mesures d’isolement ». Il a aussi parlé de « tests aléatoires ». Il a annoncé le versement d’une prime exceptionn­elle de 450 euros d’ici à la fin de l’année pour les directeurs d’école et la poursuite de discussion­s pour augmenter la rémunérati­on des professeur­s.

Newspapers in French

Newspapers from France