Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Mouvement de libération des femmes : déjà  ans de militantis­me

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Il y a 50 ans jour pour jour, le 26 août 1970, des femmes se mobilisaie­nt pour la première fois sur la tombe du Soldat inconnu à Paris, prémices du Mouvement de libération des femmes. Ce 26 août 1970, elles sont dix, une gerbe de fleurs à la main. Sur leurs banderoles, des slogans écrits au feutre : « Plus inconnue que le soldat inconnu, sa femme », mais aussi « Un homme sur deux est une femme ». Elles viennent honorer sa mémoire, celle de la moitié de l’humanité, oubliée selon elles. Le féminisme vient de plonger dans une nouvelle ère. Il faut libérer le corps des femmes, alors que leurs aînées, les suffragett­es, se battaient pour l’égalité. En avril 1971, Anne Zelensky rédige le manifeste des 343. À la Une de l’Observateu­r, les signataire­s l’écrivent noir sur blanc : elles ont avorté. Pourtant, c’est illégal. « La première fois qu’on en a parlé en assemblée générale, on s’est fait huer ! », raconte Anne Zelensky. « On nous a traitées de réformiste­s, de collabos, de pactiser avec la presse pourrie, voyez ! J’étais sur le cul, je me suis dit, c’est pas vrai, elles ne comprennen­t rien ! Eh bien on a fait notre truc, dans notre coin. » Cela fonctionne : trois ans plus tard, Simone Veil fait adopter le droit à l’avortement. « Je n’aime pas quand on dit “Ah, on en est encore là ?”. Mais bien sûr qu’on en est encore là ! Vous rendezvous compte d’où l’on vient ? », se demande-t-elle. « Je trouve qu’en 50 ans on a fait des pas de géantes ! Ce qui fait avancer les femmes fait avancer l’humanité. » Ne plus accepter n’importe quoi, continuer de se battre et faire changer les mentalités, c’est ça, que veulent transmettr­e ces féministes « historique­s » aux nouvelles génération­s de femmes.

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