Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Nice : des étudiants attaqués par « un commando » fasciste
Des membres du syndicat Solidaires ont été molestés par des militants d’extrême droite sur le campus Carlone. Agression revendiquée par un groupe nationaliste
Nez cassé, contusions et hématomes sur le campus Carlone. Mardi après-midi, des étudiants antifascistes ont été violemment agressés par un « commando » nationaliste à la fac de lettres de Nice. Deux membres du syndicat étudiant Solidaires ont été blessés, dont l’un sérieusement. « On tenait un stand d’information. Ils nous ont foncé dessus. Ils étaient six, sept, huit peut-être, habillés en noir, masqués avec des lunettes de soleil. C’était un commando, témoigne Maxime. Ils ont renversé notre table, volé notre banderole antifas et molesté nos camarades. » « Ils se sont rués sur nous, c’était brutal et subit, on n’a pas pu se défendre. Une camarade pleurait, un autre saignait », ajoute Quentin. Lui, boîte et souffre d’une fracture du nez. Son état a nécessité un passage aux urgences. Il a déposé plainte, hier pour violences en réunion. L’agression a été revendiquée sur la page Facebook « Ouest Casual officiel », tenue par les « Zouaves Paris », des nationalistes révolutionnaires qui multiplient propagande et actions violentes. « Ce groupe est connu pour être l’un des plus radicaux. Cette attaque de l’extrême droite en plein milieu du campus est très grave », alerte
Maxime qui va également déposer plainte. Avec ses camarades, Alec et Maria, il exhorte « à ne pas céder la place : les nationalistes ne sont pas les bienvenus. »
Les agresseurs filmés
La faculté a fait savoir qu’elle « condamnait fermement cette agression » et qu’elle allait aussi déposer plainte. « D’abord parce que nous avons l’obligation de protéger nos étudiants. Et ensuite parce que ce type d’agression est contraire aux valeurs de l’université qui doit favoriser le débat qui est souvent contradictoire mais qui doit rester intellectuel », a martelé le président de l’université Côte d’Azur, qui s’est rendu sur place hier.
Jeanick Brisswalter a ajouté avoir mis à disposition de la police les images des agresseurs filmés par la vidéosurveillance du campus. Des agresseurs « extérieurs à l’université », estime le président. Des agresseurs activement recherchés par les forces de l’ordre.