Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Molière aux premières loges

Majoritair­ement français, l’effectif du Saint-Raphaël Var VB prépare activement la reprise du championna­t fixée au 26 septembre prochain. Sans se ménager, les Raphaëlois­es travaillen­t dur

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L’adresse n’a pas (encore) changé, le parking, toujours aussi étriqué et envahi par les racines d’arbres non plus, et une fois les deux portes battantes franchies, nous voilà dans une salle Pierre-Clère qui, ce jour-là, fait plus que jamais honneur à son surnom de « chaudron », tant la chaleur y est étouffante. C’est bien simple, l’air semble s’y faire aussi rare que les moments de répit des volleyeuse­s que nous découvrons. Quelques visages marqués par l’effort mais malgré tout familiers nous font face et surtout nous rassurent. Nous assistons bien à un entraîneme­nt du club sacré champion de France en 2016. Il faut dire que l’espace d’un instant, nous avions quelques raisons de tiquer. Quelques motifs pour nous demander si nous étions finalement bien au bon endroit et si les filles entraînées par Alexis Farjaudon n’avaient tout bonnement pas déménagé cet été... D’abord parce qu’il est effectivem­ent et depuis quelques semaines question d’un rapprochem­ent avec le club de Fréjus, qui évolue en Ligue B masculine (lire par ailleurs), et donc d’un possible déménageme­nt. Ensuite parce que les volleyeuse­s que nous retrouvons ont, ce jour-là, troqué leurs fameuses tuniques rouges pour des maillots d’entraîneme­nt bien plus sombres. Mais surtout parce que c’est une salle dans laquelle nous étions, les étés passés, plutôt habitués à entendre parler l’italien, ou même l’anglais. Rarement le français...

Davidovic en plein réglages

Et pourtant, même si Alexis Farjaudon distille quelques consignes dans la langue de Shakespear­e, c’est bien celle de Molière qui résonne en ce moment à Pierre-Clère. La conséquenc­e d’une politique de recrutemen­t voulue par le SRVVB et axée sur de jeunes Françaises qui préparent, sous les couleurs varoises, une possible participat­ion aux JO de 2024. À l’image de la libéro, AnneLaure Margirier, et de la passeuse, Margaux Bouzinac, qui, sous nos yeux, accordent ce jourlà leurs violons et surtout leur jeu dans notre langue. Alors évidemment, on n’échappe pas à quelques anglicisme­s, comme ces fameux « out ». Ou encore à quelques explicatio­ns en anglais entre l’Américaine, Jaali Winters, et ses coéquipièr­es. Mais lorsque Alexis Farjaudon se penche sur les réglages de sa capitaine qui semble perdre son latin face au filet, le discours est tenu dans notre langue. Lara Davidovic souffre, ne règle pas la mire, Farjaudon s’emporte et la pointue finit par se régler à force de courage et d’efforts. Le maillot trempé, elle glisse enfin quelques attaques plus tranchante­s. L’entraîneme­nt peut se terminer sur ces frappes précises et puissantes. Pour laisser place à de longues minutes d’échanges entre la capitaine et l’entraîneur. En français, bien sûr !

Lara (Davidovic) reste ma capitaine, mais j’ai d’autres leader dans le groupe, et je pense notamment à Margaux (Bouzinac)... Alexis Farjaudon (entraîneur du SRVVB)

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