Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Vingt livres en lice pour le prix littéraire

- GUILLAUME JAMET gjamet@varmatin.com

La rentrée littéraire annoncée, les membres du jury en charge de décerner le « Prix Brignoles » ont procédé à une présélecti­on des dix oeuvres françaises et dix oeuvres traduites qui entreront en lice pour recevoir le fameux bandeau rouge, le 6 novembre prochain (lire ci-contre). Cette année, pour la neuvième édition, Gérard Desprez, propriétai­re de la librairie « Le Bateau blanc », qui parraine le prix depuis sa création, a décidé de se tenir en retrait, même s’il figure toujours au sein du jury : « Pas d’inquiétude en ce qui concerne le prix, puisque je sais pouvoir compter sur un noyau de jurés fidèles. Certains d’entre eux sont présents depuis le premier jour. » Ce sont aussi, en partie, les mêmes qui viennent régulièrem­ent prêter main-forte au libraire, qui tient seul la boutique depuis près de cinq mois, malgré un état de santé fragile.

Une écrasante majorité de femmes dans le jury

Autre constante, la compositio­n du jury reste, majoritair­ement, féminine. « Les femmes sont davantages adeptes de romans, tandis que les hommes se retrouvent autour des littératur­es techniques ou au rayon bandes-dessinées. » Ce lundi, Philippe David, seul autre membre du jury représenta­nt de la gent masculine au côté de Gérard Desprez, ne semble pas intimidé par le volume de lecture qui l’attend. « Nous sommes, assez logiquemen­t, tous de grands lecteurs. J’espère parvenir au terme des vingt livres sélectionn­és. » Certains membres assument, au contraire, le fait qu’ils ne liront pas la totalité de la sélection dans les deux mois impartis pour le faire : « Bien sûr, il faut jouer le jeu au maximum, alors nous nous sommes réparti les oeuvres. Toutes seront bien évidemment lues et le système de notation assure une certaine homogénéit­é. »

« Une école du plaisir »

Après, tout est question de goûts et de disponibil­ité, notamment parce que le jury ne dispose que d’un exemplaire de chaque oeuvre. Pas question, donc, d’annoter directemen­t sur les pages : « On fait des fiches de lecture... Pour noter ce qui nous a plu, ou déplu, mais aussi pour nourrir les recherches personnell­es. » Tout le monde n’est pas d’accord sur le fait de se « forcer » ou non à finir une oeuvre qui ne serait pas à son goût... « Il faut que lire reste une école du plaisir », tranche, en vieux sage, Gérard Desprez, laissant chacun en tirer la conclusion qui s’impose. Pas d’adepte du format électroniq­ue sur liseuse dans les rangs, « sauf une, parce qu’elle se déplace beaucoup... C’est plus pratique pour elle. Sinon, le plaisir vient aussi avec la manipulati­on de l’objet livre. Il n’est pas présent avec la liseuse. » Quant à la sélection elle-même, « elle comporte évidemment quelques auteurs connus – et nous avons nos chouchous, comme Alice Zeniter ou Carole Martinez –, mais aussi des premiers romans », rappelle Gérard Desprez. « Au moment de nous réunir pour donner nos impression­s, on retrouve très souvent les trois ou quatre même romans en tête des préférence­s... » Petite satisfacti­on du vieux libraire : « On a, au fil des années, réussi à faire reconnaîtr­e notre prix auprès des lecteurs. Certains attendent de connaître le lauréat pour acheter son oeuvre. »« On a même déjà décerné notre prix à un futur Goncourt ! », rappelle Philippe.

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(Photo G. J.) Le jury (ici une partie des membres) doit rendre son verdict le  ovembre prochain.

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