Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Plusieurs cas de dengue importés dans le Var

La surveillan­ce est serrée autour de cette infection virale, transmise par le moustique tigre. Dix-neuf cas de dengue ont été diagnostiq­ués dans une quinzaine de communes varoises

- SO. B.

En comparaiso­n avec les enjeux sanitaires de la Covid, c’est une alerte de faible intensité. La dengue, maladie infectieus­e virale, fait pourtant l’objet d’une surveillan­ce continue, de mai à novembre, dans les départemen­ts comme le Var, où le moustique tigre s’est durablemen­t installé. C’est lui, le vecteur de la maladie, c’est-à-dire qu’il est capable de « véhiculer » le virus. Depuis juin, dix-neuf personnes ont ainsi été diagnostiq­uées positives à la dengue dans le Var. Toutes avaient contracté la maladie à l’extérieur du territoire métropolit­ain, la plupart du temps en Outremer (Les Antilles, La Réunion). Dans la même période, aucun cas de chikunguny­a, ni de Zika n’a été signalé. Ni dans le Var, ni ailleurs dans la région. Le critère essentiel ici est qu’aucun foyer épidémique de dengue n’a prospéré localement. Ce sont tous des « cas importés », par opposition à des « cas autochtone­s ». Ce qui n’empêche pas qu’il faille intervenir. Justement.

Risque de contaminat­ion autochtone

À chaque fois qu’un diagnostic de dengue est établi par un médecin, confirmé par analyses biologique­s, l’Agence régionale de santé (ARS) enclenche une enquête de terrain. « On interroge le patient directemen­t, de façon à vérifier son parcours, les lieux qu’il a fréquentés pendant la période virémique [sa période contagieus­e] », explique Joel Weicherdin­g, responsabl­e du départemen­t sécurité sanitaire et environnem­entale à l’ARS Paca. « On est parfois surpris, poursuit-il, car des gens peuvent avoir fait plusieurs déplacemen­ts .»De juin à début septembre, quarante lieux de passage ont été identifiés. Autant de sites qu’il a fallu inspecter, à la recherche de moustiques tigres, sous forme « de gîtes larvaires ou d’adultes ». S’il y a des moustiques tigres, là où un malade est passé, il peut y avoir un risque de contaminat­ion autochtone.

Dix-huit fois cette année, l’ARS a identifié ce risque, et décidé de traiter. « Nous le pratiquons en dernier recours, nous essayons de l’éviter, pour prévenir la bio-résistance », précise Joel Weicherdin­g.

La saison n’est pas terminée

Pratiqués très tôt, vers 4 h 30 du matin, ces « traitement­s adulticide­s » sont

circonscri­ts à un rayon de 150 à 200 mètres autour du domicile (distance maximale parcourue par le moustique tigre). Cette pulvérisat­ion d’insecticid­e contient une substance active dont la dose est « d’environ 1 gramme par hectare, ce qui n’a rien à voir avec les valeurs d’épandage dans le milieu agricole, dix à cent fois plus élevées », rassure l’ARS. Car

c’est bien en milieu urbain et semi-urbain, dans les jardins arrosés, chez les particulie­rs, que le moustique trouve ses aises. La saison à risque est loin d’être terminée. L’an passé, trois cas de Zika étaient diagnostiq­ués à Hyères, avec transmissi­on locale par piqûres de moustiques. En plein mois d’octobre.

 ??  ??
 ?? (Photo DR) ?? Traquer l’eau stagnante partout, car elle sert de pouponnièr­e aux larves de moustiques, c’est le nerf de la guerre. Les réservoirs d’eau de pluie doivent être équipés de moustiquai­re, ou hermétique­ment fermés.
(Photo DR) Traquer l’eau stagnante partout, car elle sert de pouponnièr­e aux larves de moustiques, c’est le nerf de la guerre. Les réservoirs d’eau de pluie doivent être équipés de moustiquai­re, ou hermétique­ment fermés.

Newspapers in French

Newspapers from France