Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Lycée Jean-Moulin : et , et , et recteurs !
De mémoire de proviseur, c’est inédit : les recteurs de Paca, de l’académie de Nice et délégué à l’enseignement supérieur, ont visité, ensemble, l’établissement. Tout un symbole. Mais pas que…
Trois recteurs, dans trois voitures différentes. Ce n’est pas franchement très écolo… Mais comme chaque personnalité vient d’un coin de Paca, on peut imaginer que le covoiturage n’a pas pu être possible. L’image n’en est que plus saisissante : débarquant des véhicules rutilants, Bernard Beignier, recteur de la région Paca, Richard Laganier, celui de l’académie de Nice et Philippe Dulbecco, recteur délégué à l’enseignement supérieur arrivent au lycée Jean-Moulin. «Inédit depuis Napoléon III », lâche, souriant, le premier nommé. Mais que viennent faire les trois pontes de l’éducation supérieure dans l’établissement dracénois ?
Poursuivre sa formation post-bac sur place
« Compte tenu de l’évolution démographique, les villes moyennes comme Draguignan doivent développer leur offre de formation supérieure », commence le plus haut gradé, recteur de Paca. « L’objectif est de permettre aux étudiants de poursuivre leur formation après le bac près de leur lycée. » D’où ce grand raout auquel participaient également les acteurs locaux de l’enseignement supérieur. Jean-François Guérini, proviseur de l’établissement hôte, en tête, mais pas seulement : Xavier Leroux, président de l’université de Toulon qui possède une antenne de la faculté de droit à Draguignan ou encore Catherine Blaya, directrice de l’institut national supérieur du professorat et de l’éducation (Inspé). Dont le site dracénois est ciblé depuis longtemps par la municipalité afin qu’il devienne le futur campus. Car qui dit « développement de l’offre de formation supérieure », dit forcément développement du campus universitaire souhaité par le maire de Draguignan depuis son mandat précédent. Sauf que le site appartient toujours au Département… Richard Strambio est resté injoignable hier, mais les ambitions de la municipalité sont claires : embrasser l’objectif poursuivi par le rectorat. Accroître l’offre de formations, d’accord, mais concrètement, ça se passe comment ? Difficile d’obtenir une réponse définitive sur la question. Il faut dire que la mise en marche de ce projet est encore récente. « Les recteurs d’académie n’existent que depuis le 1er janvier », rappelle Bernard Beignier.
Pas avant la rentrée
Alors pour la transformation en acte de ces beaux discours, il faudra prendre son mal en patience. « Rentrée 2022 », finit par lâcher le recteur de Paca. Le temps nécessaire pour développer une offre de formation “signature” à Draguignan. Le terme mérite une explication : « L’idée, au final, c’est d’avoir, dans ces villes moyennes, un campus généraliste, avec des couleurs particulières. » Des formations qui correspondent aux spécificités du territoire, en somme. « Comme la culture ou l’image à Cannes. Le parfum à Grasse. » Et à dans la cité du Dragon ? « C’est justement l’objet de nos rencontres, avec le maire également, mais aussi les partenaires économiques. » Les problématiques de la gestion du risque, ou de la sécurité, dans cette cité de tradition militaire, seraient envisagées. Mais ce n’est pas figé. «C’est un vrai travail sur les 25 ans à venir», conclut Bernard Beignier. Ceux qui en profiteront ne sont pas nés...