Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Macron appelle à « protéger » la République, « fragile »
La République est « toujours à protéger » car elle est « fragile et « précaire », a averti hier Emmanuel Macron, en prononçant un éloge de notre régime politique qui ne doit, parce qu’il est « indivisible », admettre « aucune aventure séparatiste ».
Dans un discours au Panthéon à l’occasion des 150 ans de la proclamation de la IIIe République, le chef de l’État a défendu la notion de « patriotisme républicain » qu’il a développée ces derniers mois.
Bientôt un projet de loi sur le séparatisme
Cette allocution, prononcée d’un ton grave, est le prélude à une série d’initiatives dans les domaines régaliens, en particulier sur la sécurité, le séparatisme et l’égalité des chances. Elles seront notamment au menu du séminaire gouvernemental de rentrée, mercredi prochain. Dans le cadre très solennel du Panthéon, où reposent les héros français, Emmanuel Macron a symboliquement remis leur décret de naturalisation à cinq nouveaux citoyens originaires du Cameroun, du Pérou ou encore du Liban, et résidents en France parfois depuis très longtemps. « Devenir Français, c’est avoir ancré en soi-même la conscience que la République [...] doit être une conquête de chaque jour », leur a-t-il dit. « Être Français », a-t-il poursuivi, c’est aussi « être du côté des combattants de la liberté. Et plus encore quand les renoncements prospèrent, quand la censure progresse. » Au moment où se tient le procès des attentats de janvier 2015, il a insisté sur le fait que la laïcité, « qui garantit la liberté de croire ou de ne pas croire », n’était « pas séparable d’une liberté d’expression allant jusqu’au droit au blasphème. » « Il n’y aura jamais de place en France pour ceux qui, souvent au nom d’un Dieu, parfois avec l’aide de puissances étrangères, entendent imposer la loi d’un groupe », a-t-il prévenu. En précisant qu’ « un projet de loi de lutte contre les séparatismes sera présenté dès cet automne ».
Rétablir l’égalité des chances
En présence du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin et de la ministre déléguée à la Citoyenneté Marlène Schiappa, le chef de l’État a par ailleurs promis d’aller « plus loin, plus fort, dans les semaines qui viennent » pour promouvoir « l’égalité des chances », qui est « une priorité du quinquennat ». « Chaque citoyen, quel que soit le lieu où il vit, le milieu d’où il vient, doit pouvoir construire sa vie par son travail, par son mérite. Nous sommes encore loin, trop loin de cet idéal. » Sur le plan de la sécurité, sur laquelle l’opposition de droite multiplie les attaques alors que l’actualité a été rythmée par une série d’agressions violentes contre forces de l’ordre et élus, Emmanuel Macron a assuré que leurs agresseurs, ainsi que ceux de magistrats, « ne passeront pas » et devaient « être lourdement condamnés ».