Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

La musique « sculpte et caresse notre cerveau »

- C. M.

D’une façon générale, pas besoin d’être aphasique pour faire profiter notre cerveau des bienfaits de la musique. Les scientifiq­ues ont en effet depuis longtemps validé l’impact de la musique ou du chant sur le cerveau. Une étude, menée par Christian Gaser and Gottfried Schlaug de l’Université Friederich-Schiller de Iéna (Allemagne) et publiée dans le Journal of Neuroscien­ce a montré que certaines zones dans le cerveau des musiciens sont plus développée­s que dans celui des non musiciens. Le cerveau crée plus de connexions et fait preuve d’une plus grande plasticité pour gérer les compétence­s nécessaire­s à l’exercice. « On identifie clairement une zone plus développée dans le cerveau des violoniste­s, celle qui pilote leurs doigts » cite, à titre d’exemple, le Dr Lemarquis. D’une manière générale, «lamusique sculpte et caresse notre cerveau, aime à résumer le neurologue. Notre cerveau a deux fonctions : nous aider à rester en vie, et nous donner envie de vivre. La musique agit sur les deux fonctions, comme un médicament. »

Pour notre plus grand bonheur

La musique stimule la sécrétion de la dopamine. « Ce neuromédia­teur, qui fait défaut aux patients souffrant de la maladie de Parkinson, souvent dépressifs, est important pour notre joie de vivre et agit directemen­t sur notre comporteme­nt », liste le neurologue. La musique, comme le sport, entraîne aussi la production de morphine endogène : « C’est elle qui nous qui donne la chair de poule à l’écoute d’un chant, d’une musique qui suscite de l’émotion. C’est aussi ce qui rend la douleur moins douloureus­e. » Le médecin cite aussi la sérotonine, l’ocytocine, dans cette liste des « hormones du bonheur » que la musique aide notre cerveau à sécréter. « Elle agit comme une drogue, mais sans les effets secondaire­s. Elle a un effet pharmacolo­gique sur le plaisir mais aussi sur l’attachemen­t », insiste le neurologue.

À titre curatif et préventif

« Elle aide donc à souder une communauté, poursuit-il. La musique, c’est bon pour le moral et pour la vie sociale. D’ailleurs, on a peu de certitudes concernant la maladie d’Alzheimer, mais il y a deux découverte­s majeures, des faits vérifiés : on sait que chez les patients qui ont une vie sociale et culturelle développée, qui sont actifs, la maladie arrive plus tard. La musique n’a donc pas que des vertus curatives, elle agit aussi à titre préventif !

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(Photo Unsplash/Tetiana Shyshkina)

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