Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Douché mais pas coulé !
Au-delà de la défaite à zéro point, ce sont surtout les blessures de Belleau et Etzebeth qui inquiètent... Car le calendrier exige un rebond rapide !
Logiquement défaits après un match particulièrement insipide et haché, les Rouge et Noir sont complètement passés à côté de leur rendez-vous rochelais. Compte tenu des circonstances très particulières de cette reprise, c’était une option possible... Mais on n’imaginait pas que La Rochelle puisse s’imposer en étant elle-même aussi empruntée. Au final, c’est Victor Vito, le troisième ligne all-black rochelais bien placé pour évaluer la situation, qui le dit : « Les deux équipes n’étaient pas au niveau. » Pas vraiment prêtes à l’excellence qu’impose habituellement le Top 14. La sienne, portée par le vent d’West et le souffle du stade Marcel-Deflandre, a malgré tout bien négocié son affaire, le RCT l’a totalement foirée... Passe encore la défaite à zéro point... Elle sera peut-être même salutaire à court ou moyen terme pour les Rouge et Noir, qui ne manqueront pas de s’en souvenir : de ce jour où ils ne sont pas parvenus à sortir vraiment du bus.
Manque de compétition ?
Appréhension liée à la crise sanitaire, ou tout simplement manque de compétition ? Plus grave encore ? On entend déjà les Cassandre hurler à la catastrophe imminente. Mais après un seul match, même raté dans les grandes largeurs, il faudrait être fou pour imaginer le groupe toulonnais se déliter aussi facilement.
Patrice Collazo lui-même n’a pas compris ce passage à vide et choisi d’endosser d’emblée sa part de responsabilités sans toutefois savoir de quel mal insidieux a pu souffrir son équipe pour passer à ce point à côté de son rendez-vous. Mais on peut être sûr qu’il trouvera vite les ressorts sur lesquels appuyer pour que ses hommes expriment mieux leur potentiel. Non, l’inquiétant, compte tenu du calendrier démentiel qui attend le RCT dans les semaines à venir (réception du LOU dimanche, puis des Scarlets le 19 septembre pour le compte des quarts de finale de Challenge Cup avec peut-être une demi-finale et une finale à suivre, déplacement à Toulouse début octobre...), ce sont les blessures d’Anthony Belleau et d’Eben Etzebeth. Le premier a perdu un genou sur un simple appui et le champion du monde Springbok pourrait bien avoir laissé une ou plusieurs côtes sur la pelouse de Marcel-Deflandre... Effectivement, si tout devait encore déraper comme ce samedi (blessure de Belleau, double carton jaune, blessure d’Etzebeth au moment où le RCT pouvait encore espérer un petit quelque chose), Toulon pourrait très vite se retrouver en difficulté.
Vite, rebondir !
Mais pourquoi le noir l’emporterait-il sur le rouge cette saison ? Certainement pas parce que le RCT n’est pas parvenu, d’un coup d’un seul, à retrouver son momentum ! Du reste, s’il espérait bien sûr un autre scénario, Patrice Collazo savait pertinemment que la mise en route de son équipe serait imparfaite. Quoi de plus normal après six mois sans compétition ? En revanche, vu son incrédulité à la fin, il n’imaginait pas un instant que ses hommes aient perdu autant de sensations à la fois. En fait, rien n’a vraiment fonctionné comme il le voulait. Même dans la stratégie qu’il avait choisie. Lui aussi redécouvrait la compétition et ses nouvelles règles. Et lui aussi devra trouver des solutions pour mieux les apprivoiser : « Avec la nouvelle règle, on s’expose à jouer de notre camp. On a donc mis du jeu au pied, ce qui était intéressant, mais on n’a pas été bon dessous, à la réception. Notre stratégie s’est ainsi retournée contre nous », regrettait le coach varois, particulièrement touché par ce raté. Voilà donc les Toulonnais « douchés » d’entrée ! Mais ils ne sont pas repartis à pied, en ordre dispersé comme cela aurait pu être le cas en d’autres temps. Ils sont bien revenus tous ensemble à Toulon pour débriefer leur échec les yeux dans les yeux et essayer de trouver au plus vite des solutions... Et s’ils se parlent vraiment franchement, comme l’espère Charles Ollivon, on ne voit vraiment pas pourquoi ils ne parviendraient pas à rebondir.