Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Les enjeux du mandat selon Didier Brémond
Didier Brémond entame ses premiers véritables mandats en tant que maire de Brignoles et président de l’agglo Provence verte, conforté par le suffrage universel. Et toujours avec la volonté de faire « accélérer » le territoire
Parvenu à s’imposer en trois petites années comme l’homme fort du territoire, quasi incontesté à Brignoles comme en Provence verte, Didier Brémond a franchi sans trembler l’élection municipale. La première, pourtant, à laquelle il se présentait en son nom… Après un demi-mandat dans le fauteuil, après la démission de Josette Pons, il entame donc son premier « vrai » mandat de maire, renforcé par la légitimité de l’expression sans appel du suffrage des Brignolais. Tour d’horizon des enjeux du mandat qui débutent.
En termes de dynamisation commerciale, on voit beaucoup d’annonces, mais beaucoup de rideaux sont encore baissés…
C’est un projet de longue haleine, il faut être patient. Et chacun a un rôle à jouer dans le renouveau de Brignoles, des décideurs jusqu’aux consommateurs. Le projet de concession d’aménagement suit bien son cours, c’est une priorité du mandat. Des travaux vont commencer d’ici quelques semaines rue Ferry, puis rue Barbaroux et place Saint-Louis (notre édition du septembre). Tous les aspects de la problématique sont pris en compte. Il reste beaucoup de chemin, mais on sent un changement de mentalité, un retour des investisseurs au centre-ville, ce sont des signes qui ne trompent pas.
Où en est le projet de cinéma au collège Liberté ?
Le dossier est justement passé cette semaine en CDAC, et a reçu un feu vert à l’unanimité, recevant même les félicitations des services de l’État pour le choix de son implantation au centre-ville. Cela veut dire que le parking souterrain est lui aussi validé. Il reste à finaliser le permis de construire. Les travaux pourraient débuter avant même ceux de la phase (sur le site de l’ancienne caserne des sapeurs-pompiers) qui prend du retard du fait de recours de riverains… Pour le projet total du Cours, l’objectif était que tout soit achevé en . On a pris un peu de retard avec le confinement, les recours, mais tout sera fini au plus tard en .
Quel avenir pour l’ensemble du Palais de justice ? Votre document de campagne faisait état d’un projet de théâtre…
C’est en effet notre volonté, et on y travaille. C’est un dossier très complexe, certaines parties du bâtiment sont encore occupées, les Bâtiments de France sont de la partie, et nous souhaiterions conserver les belles façades historiques… Si nous atteignons notre objectif et réussissons à créer un théâtre là, ce sera en lien avec le Famace, incontournable acteur local.
En termes de culture, une programmation particulière est-elle prévue dans le hall des expos rénové ?
Oui, c’est aussi notre souhait. Nous allons dévoiler prochainement l’affiche d’une « saison d’hiver », avec a minima une affiche mensuelle, qui fera office de test grandeur nature avant d’aller plus loin. Des artistes de renommée nationale y seront sur scène, et les programmateurs se montrent d’ores et déjà intéressés, c’est encourageant. Un autre projet, resté discret jusquelà, nous tient à coeur sur le plan culturel…
C’est-à-dire ?
Chacun sait que l’avenir de la librairie du centre-ville est menacé. Gérard Desprez y fait un boulot fantastique depuis longtemps. J’ai chargé Michaël Latz, ancien maire de Correns désormais libre de tout mandat, d’y réfléchir, et une solution est en vue : une reprise de la libraire avec l’agglo, et une participation du public sous la forme coopérative, en vue de maintenir une « librairie de territoire » dans l’esprit, toutes proportions gardées, de Banon ou Riez. Un lieu ouvert, qui rayonne, qui organise des événements, des dédicaces, est en lien avec les établissements scolaires du territoire, etc. Et qui demeurerait au centre-ville de Brignoles.
La création annoncée de pistes cyclables a également retenu l’attention…
Une « librairie de territoire » au centre-ville.”
Une piste cyclable créée à chaque route refaite.”
Tant mieux ! Je le dis clairement : nous nous engageons, à chaque fois que nous referons une route, à y inclure une piste cyclable. On trouvera en ville des parcs à vélos, et même des vélos en location ou en libre-service. Nous souhaitons développer la mobilité douce, et mettrons tout en oeuvre, avec l’agglo. Avec les transports en commun aussi, avec des parkings relais, en encourageant le covoiturage, etc.
Cela inclurait la ligne Carnoules-Gardanne ?
Nous n’en avons pas la compétence, mais on peut en rêver… En attendant, on continue de regarder cette ligne de près. Une réunion avec les représentants de toutes les communes concernées, de SainteAnastasie à Carnoules, est prévue prochainement. L’avenir de la ligne est important, ne serait-ce que d’un point de vue touristique dans un premier temps…
Où en sont les projets étudiants à Brignoles ?
La commune a, humblement, vocation à accueillir une vie étudiante, ce sera une formidable nouvelle pour les familles, dont les enfants pourront étudier sur place, mais aussi pour le dynamisme de la commune. L’antenne du Conservatoire national des arts et métiers (Cnam) proposera ainsi plusieurs cursus – nous y réfléchissons collectivement, il faut qu’ils soient en lien avec les atouts du territoire, la viticulture, le tourisme vert, le patrimoine, etc. – jusqu’à bac+ ! Les études préalables sont en cours, l’objectif est d’être prêt pour la rentrée . Nous souhaitons l’installer au centre-ville, ce qui serait un message fort. En outre, le campus des métiers agricoles, porté par le lycée Provence verte de SaintMaximin, est en très bonne voie, et permettra une continuité post-bac des formations.
Le développement de Nicopolis va-t-il se poursuivre ? Oui, une belle dynamique est enclenchée, il faut l’entretenir. Il y a ce vaste projet d’implantation dans le secteur , représentant près d’un millier d’emplois, qui se poursuit et pour lequel je ne peux pas dire grand-chose, car de strictes clauses de confidentialité sont à respecter avec sérieux. Mais il y a aussi de nombreuses autres belles entreprises qui souhaitent s’installer. C’est pourquoi une extension, de l’autre côté de la RDN, sera nécessaire, tout comme une deuxième entrée, sur la commune de Flassans, qui offre une connexion avec le territoire de Coeur du Var.
On y trouvera également TechnoVar ?
Oui, comme je m’y étais engagé. Il n’y a pas d’autre choix, sinon les tarifs des traitements des déchets vont exploser… Il s’agira d’une usine de valorisation, et nous serons extrêmement vigilants pour qu’elle soit la plus qualitative possible, en termes d’intégration paysagère, de limitations des nuisances, etc.
Le palais des congrès est-il toujours d’actualité au quartier de Paris ?
Tout à fait. Il verra le jour, c’est quasiment acquis, tout comme un véritable hôtel d’agglo. Dans lequel pourraient s’installer également des bureaux du conseil départemental, dans un esprit de coopération et de mutualisation…
Et le palais des foires ?
C’est plus compliqué, on réfléchit encore… Cela immobiliserait cinq hectares de foncier disponible, il y a sûrement mieux à en faire… En lien, toujours, avec les responsables de la foire, il paraît plus approprié de leur laisser à disposition le palais des congrès pendant la foire, mais de maintenir la foire sur son site actuel, en le requalifiant, voire en l’étendant si c’est possible.