Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

« Je n’ai jamais connu d’enfant aussi rayonnant qu’Anne-Gabrielle »

Abbé Loiseau, curé de la paroisse Saint-François de Paule

- PROPOS RECUEILLIS PAR P.-L. P.

Curé de la paroisse Saint-François de Paule, à laquelle appartenai­t Anne-Gabrielle Caron, l’abbé Fabrice Loiseau a été de fait désigné « acteur de la cause ». C’est lui qui a été trouvé Monseigneu­r Dominique Rey, évêque du diocèse de FréjusToul­on, pour lui demander d’ouvrir le procès de béatificat­ion et de canonisati­on d’Anne-Gabrielle.

Avez-vous connu Anne-Gabrielle Caron ?

Oui. Je me souviens d’elle notamment à l’occasion de sa première communion. Ce jourlà, elle était à l’hôpital et avait été libérée un peu tardivemen­t. Du coup, elle était arrivée seule pour communier. À ce moment-là de la journée, une très grande lumière éclairait l’église. C’était touchant.

Êtes-vous convaincu de sa sainteté ?

Il faut rester très prudent. Ce sera à l’Église de statuer sur cette question-là. Avant cela, le curé que je suis ne doit surtout pas organiser de culte liturgique dédié à AnneGabrie­lle. Mais on a des témoignage­s de personnes qui auraient reçu des grâces en l’invoquant. Le fait qu’AnneGabrie­lle, pourtant si jeune, ait supporté avec une certaine sérénité la très grande souffrance physique qu’elle ressentait, qu’elle ait même souhaité prendre la souffrance des autres enfants malades autour d’elle, laisse à penser qu’elle a vécu l’Évangile de manière héroïque. Elle était déjà dans une communion avec Dieu.

Le fait qu’Anne-Gabrielle soit d’une famille très croyante peut-il expliquer son attitude ?

Non. Une telle maturité, une telle paix intérieure, une telle espérance dans la gloire du ciel chez une enfant de  ans qui va mourir, ne s’expliquent pas par le seul environnem­ent familial. Ça va bien au-delà. Dans ma vie de prêtre, après  ans de sacerdoce, même si, heureuseme­nt, je n’ai pas été souvent confronté à ces situations douloureus­es, je n’ai pas connu d’enfant aussi rayonnant devant la mort.

Votre paroisse trouve-t-elle un intérêt dans ce procès ?

Il faut relativise­r : nous ne parlons pas d’une apparition de la Vierge Marie. Mais dans tous les cas, une recherche de profit, de notoriété serait malsaine. Je ne suis pas un marchand du Temple. En revanche, si ce procès et l’éventuelle reconnaiss­ance d’AnneGabrie­lle en tant que bienheureu­se apportent des bienfaits spirituels à la paroisse Saint-François de Paule, je ne peux que m’en réjouir.

Êtes-vous surpris par l’ampleur de la réputation de sainteté d’Anne-Gabrielle ?

C’est la rapidité avec laquelle ce rayonnemen­t de sainteté est devenu mondial qui m’étonne. On a des témoignage­s en provenance des Philippine­s, de Pologne et même d’Hawaï de gens qui invoquent AnneGabrie­lle dans leurs prières, la vénèrent, demandent des grâces par son intercessi­on.

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