Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Nice : nouveau test salivaire en cours d’essai

- JEAN-FRANÇOIS ROUBAUD

Alors que les laboratoir­es sont le plus souvent débordés, que l’attente pour les résultats d’un test PCR peut prendre plusieurs jours, la ville de Nice – où le préfet a serré la vis hier (annulation des Journées du patrimoine, interdicti­on des regroupeme­nts de plus de 10 personnes, musique restreinte dans les bar, etc.) – a l’intention d’être « un territoire pilote en matière de dépistage ». Lors d’une conférence de presse en préfecture, le maire Christian Estrosi a ouvert deux pistes. La première : les nouveaux tests antigéniqu­es. Réalisés à partir de prélèvemen­ts par écouvillon dans le nez tout comme les PCR, ces tests nouvelle génération traquent les protéines du virus bien plus rapidement, entre 15 et 30 minutes. La France en a déjà commandé cinq millions.

Une piste porteuse d’espoir

Les tests Covid ne sont plus en « libre-service » : ils doivent désormais être prioritair­ement réservés aux personnes symptomati­ques, à ceux disposant d’une prescripti­on médicale, aux cas contact et naturellem­ent au personnel soignants. Pour autant, ce test ultrarapid­e antigéniqu­e pourrait, à Nice et dans les AlpesMarit­imes, éviter l’isolement des personnes fragiles : « Pour visiter un proche dans un Ehpad, la réalisatio­n d’un test antigéniqu­e sera sans doute une vraie solution. » La seconde piste, elle, n’est encore qu’un essai en cours d’évaluation, mais est porteuse d’espoir : « Nous avons la chance à Nice d’avoir des chercheurs de valeur internatio­nale. Les professeur­s Marquette et Hofman ont créé un test salivaire et olfactif que nous allons déployer dès la semaine prochaine, sans doute sur le site du Palais des Exposition­s. C’est un essai, il est très avancé, s’il s’avérait efficace, nous aurions une vraie solution à dispositio­n pour une vraie politique de test de masse. » Ce nouveau test n’a pas de nom. Il n’a pas été marketé, confirme Paul Hofman, directeur du laboratoir­e de pathologie et découvreur du test de dépistage du cancer du poumon. « Avec Charles-Hugo Marquette, chef de service de la pneumologi­e au CHU de Nice et en lien avec Cécil Czerkinsky de l’institut de pharmacolo­gie de Sophia Antipolis, nous l’avons inventé au plus fort de la crise sanitaire en mars afin de pouvoir dépister rapidement les personnes de nos services. »

Résultats en  mn

La particular­ité de ce Covid Salivaire : le résultat intervient au plus en 75 minutes. Il est surtout non invasif à la différence des tests PCR et antigéniqu­e. Son principe : un simple prélèvemen­t salivaire ou olfactif de sécrétion nasale. La phase préliminai­re d’essai aurait été concluante. Mais les trois chercheurs ont besoin de la valider en multiplian­t les « cas témoins » : « La cible de ce test sera les jeunes symptomati­ques. Symptomati­que, c’est de la fièvre, de la toux, parfois aussi la perte de goût et de l’odorat. Mais certains symptômes de la covid ressemblen­t à s’y méprendre à ceux d’un refroidiss­ement, d’un rhume, d’un état grippal. Ce Covid Salivaire doit nous permettre de le déterminer. Si nous parvenons à le valider, il serait idéal comme un test de triage rapide », explique Paul Hofman. « Nous n’en sommes pas encore là, mais son coût n’excéderait pas 30 euros ». Dès la semaine prochaine, les Azuréens vont donc pouvoir tester ce nouveau test 100 % Niçois. Indolore, plus rapide et sans danger : « Tant que nous n’avons pas conclu notre essai, chaque prélévemen­t sanitaire sera doublé par un test PCR ! »

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(Photo PQR/La Provence) Sur le vieux-port de Marseille, une unité du bataillon des marins-pompiers propose des tests salivaires.

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