Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

La gagne, les vieux « joujoux » et Tara

- J. B.

Aux Voiles d’Antibes, qui s’achèvent ce dimanche (informatio­ns sur voilesdant­ibes.com), Bruno Troublé se sent chez lui. « Je viens depuis le début, je connais tout le monde ici. J’admire les organisate­urs, qui ont réussi à maintenir cette édition malgré les conditions sanitaires. » Celui qui a pris part à deux reprises aux Jeux Olympiques, en 1968 et 1976, ainsi qu’à la Coupe de l’America à trois reprises, entre 1977 et 1983, goûte ces joutes plus paisibles. « Il y a un côté amical. On n’est pas dans le très haut niveau, avec des enjeux énormes, des réclamatio­ns... Enfin, ce n’est pas non plus de la promenade, on est quand même là pour gagner. Si on ne gagne pas, je vais me faire engueuler », se marre-t-il. « J’ai toujours eu l’esprit de compétitio­n. Je ne perds jamais avec plaisir, même aux cartes », ajoute le navigateur, qui a fait son entrée au Hall of Fame, le Panthéon de la Coupe de l’America, en 2007. Agnès Troublé confirme ses propos : « Moi, je n’ai pas cet esprit, même si j’aime bien faire ce que je fais. Lui, alors là, il adore gagner ! »

Résurrecti­on

Les deux se rejoignent néanmoins sur un point, leur affection pour l’élégance intemporel­le. L’idée guide les créations de la styliste et aiguille les nouvelles aventures du navigateur. Cette année, avant de filer aux Régates royales de Cannes, du 21 au 26 septembre, il participe aux Voiles d’Antibes avec Corinthian, un bateau « né » en 1911. « Comme plusieurs navires présents aux Voiles, ce sont des bateaux que j’ai fait restaurer aux États-Unis. Ils étaient à l’état d’épaves dans des hangars. On les a restaurés dans un chantier du Maine. Se dire que des gens ont fait des efforts pour construire ces bateaux il y a un siècle et pouvoir les ressuscite­r aujourd’hui, c’est très gratifiant. » Agnès b. s’est aussi attardée sur une antique embarcatio­n, plus modeste. Lorsqu’elle a vu un panneau « à vendre » sur un pointu du port de l’Olivette, elle a sauté sur l’occasion. La petite barque provençale a été baptisée Ange ,leprénom de son précédent propriétai­re. Lorsqu’on évoque cet achat, Bruno Troublé se met à sourire. « Ah oui, elle a voulu me le prêter une fois. Mais quand je suis arrivé devant le quai, je l’ai vu au fond de l’eau. Il avait coulé ! »

Engagement

Le petit frère ne peut, en revanche, pas taquiner Agnès au sujet de Tara, cinquième du nom. Avec cette goélette taillée pour les conditions extrêmes, la Fondation Tara Océan organise des expédition­s destinées à mesurer les effets du changement climatique sur les océans ou encore à remonter à la source de la pollution plastique. « C’est ma contributi­on à l’écologie, c’est très important. Je soutiens les expédition­s personnell­ement. J’ai acheté le bateau avec mon fils Étienne, il y a dix-neuf ans », note Agnès b. Dans cette aventure, l’esprit de famille prévaut encore et toujours : Romain Troublé, le fils de Bruno est directeur général de la Fondation Tara Océan.

Agnès b.

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Tara.
Étienne Bourgois, le fils d’Agnès b., à bord de Tara.
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Bruno Troublé

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