Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Imposer sa loi et viser haut
Match couperet oblige, le RCT se doit d’assurer les fondamentaux pour marquer un adversaire qui voudra de son côté prendre le contrôle du jeu et mettre du rythme
La vérité du Top 14 n’est pas celle de la coupe d’Europe. Et inversement. Ce soir, le RCT va devoir s’adapter à un adversaire et un arbitrage forcément différents de ceux du championnat. Les Scarlets, comme les autres écuries britanniques, gardent l’image d’une équipe joueuse, avec un gros volume de jeu. Quant à l’arbitrage, la cacophonie autour des rucks pourrait encore franchir un cap sur la scène continentale.
« À nous de donner le tempo »
« Il faut se mettre dans le moule de cette compétition. On sait que c’est arbitré différemment. Par ailleurs, on connaît les équipes de Celtic League, c’est très dynamique. Ils arrivent avec beaucoup d’internationaux, jouer à l’extérieur dans ce contexte de 5 000 personnes, ça ne va pas les perturber… », rappelle Patrice Collazo. Le manager du RCT poursuit son analyse de son adversaire du jour. « On les a déjà joués deux fois. Du jeu, ils ont essayé d’en faire, notamment chez eux, lors du match retour et on avait trouvé des solutions rapidement (victoire 27-15), avec une défense agressive, en gagnant les duels avec et sans ballon. Le sort de la rencontre va dépendre de ce qu’on va leur laisser pour s’installer dans le match.
Si on les laisse faire et réciter leur rugby, on va courir derrière. Ce n’est pas le but car ils aiment contrôler. À nous de donner le tempo. » Même si les Scarlets sont amputés de deux stars, l’arrière
Liam Williams (pied) et l’ouvreur Rhys Patchell (mollet), cela reste costaud. Pour prendre la mesure de cette équipe, il faudra mettre les ingrédients aperçus contre le Lou. À savoir marquer l’adversaire devant.
Contrer la rush défense
« On a emmené Lyon dans un bras de fer qui s’est avéré payant et l’arbitre n’a pas eu d’autre choix que de les sanctionner. Les trois cartons jaunes, ils y sont. Sans ça, on marque trois essais quand même », abonde le manager toulonnais. Il entre dans le détail de l’aspect tactique de ce match à venir face aux Gallois : « Au-delà des basiques que sont les phases statiques et la conquête, qui a une incidence sur l’arbitrage, la première chose sur laquelle il va falloir s’adapter, c’est leur rush défense très serrée. Ils délaissent les extérieurs avec de grands couloirs et ils montent très fort sur le milieu de terrain. » Une stratégie qui « avait posé des problèmes » au RCT, selon Patrice Collazo au match aller lors de la phase de poule (succès 1716).
Cette adaptation passera certainement par des renversements au pied. Des phases de jeu que les Toulonnais ont travaillé durant la semaine. Ils ont également « poncé les deux matchs qu’ils ont joués au mois d’août pour analyser leur jeu », comme le confiait Emerick Setiano lors du point presse hebdomadaire. Sur la pelouse, le staff va user de ses forces à disposition pour mettre son plan à exécution. Ainsi, Baptiste Serin enchaîne à l’ouverture. Sa justesse au pied sera précieuse dans le jeu courant et face aux perches. En premier centre, Patrice Collazo a fait le choix de placer Duncan Paia’aua. Lui aussi peut jouer à l’ouverture et se montre juste au pied. Sur le banc, Louis Carbonel pourra entrer durant la rencontre si besoin est. Le banc, musclé par les présences de Bryan Alainu’uese et Facundo Isa, aura aussi son mot à dire, tout comme le fougueux Erwan Dridi. La force du collectif.