Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
« Envoyer plus de jeu »
Très en vue face au Lou, Gabin Villière enchaîne enfin et aborde ce premier match éliminatoire avec l’appétit des grands fauves. Plus question de l’arrêter en si bon chemin
Arrivé au RCT l’an dernier, blessé (fissure du péroné) en provenance de Rouen (Fédérale 1), le jeune international à 7 du RCT n’a pas encore eu vraiment l’occasion de montrer son meilleur visage aux Toulonnais. Mais la Covid lui ayant offert une longue plage de repos, Gabin Villière a récupéré aujourd’hui l’intégralité de ses moyens et semble prêt à prendre son véritable envol. Après des prestations encore un peu irrégulières cette intersaison en amical et un départ compliqué, à l’image de l’équipe, à La Rochelle, où Patrice Collazo l’avait invité à l’aile, Villière a commencé à se libérer, en position de centre, face au Lou. Contre qui il a dû remplacer au pied levé son pote Hériteau, touché dès le quart d’heure de jeu.
« Ça commence ce week-end »
Résultat ? Un match plein d’énergie défensivement (meilleur plaqueur de la rencontre) et aussi une prise d’initiative qui lui a permis de traverser le terrain dès la 17e minute et de rappeler à tous ses qualités d’appui et surtout de vitesse... Le public toulonnais a apprécié et s’est remis à rêver d’un feu follet qui embraserait les défenses cette année. Sans lui demander plus que ce qu’il peut encore donner, Patrice Collazo qui, à ce moment de la saison voudrait que son équipe croie un peu plus en ses forces, a lui aussi apprécié cette course tranchante à travers la défense lyonnaise et surtout l’état d’esprit positif de son joueur. Gabin Villière commencera donc la rencontre ce soir, et ce d’autant plus logiquement que la ligne de trois-quarts varoise souffre déjà de plusieurs absences. Après les galères qu’il a dû surmonter, sans forcément tirer la couverture à lui, il se félicite doublement d’en être là aujourd’hui : « Contre Lyon, on a tous mis la marche avant. C’est super de renouer avec la victoire à Mayol comme cela, expliquait-il jeudi soir en conférence de presse. On a trois choses à jouer cette saison (Challenge Cup, Top 14, Champions Cup, Ndlr) et ça commence dès ce week-end. C’est bizarre de se dire cela dès septembre, mais il va falloir basculer en mode phases finales. Car si on perd ce match, c’est déjà fini en Challenge Cup, alors que l’on a beaucoup bossé la saison dernière pour en arriver là. Même si c’est une saison atypique, il faut la vivre à fond et en profiter. On veut aller le plus loin possible dans les trois compétitions. »
Repousser les limites
Voilà qui situe encore mieux l’appétit et l’ambition boulimique du joueur à l’aube de cette drôle de saison. Désormais rassuré par la performance du groupe et notamment de ses avants contre le Lou, Villière voit maintenant les choses en grand. Prêt à repousser, si le contexte l’exige, les limites actuelles du jeu toulonnais : « Contre Lyon, les mauls ont très bien marché. On sait que l’on peut avoir confiance en nos avants, mais il va aussi falloir s’appuyer sur nous, les trois-quarts. Derrière, on n’a pas encore eu de grandes relances ou de grands ballons à jouer. Il va falloir prendre encore plus confiance en nous pour envoyer plus de jeu et de ballons. » Et s’il allumait la première mèche pour ouvrir à nouveau la voie ?