Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
L’ascension fulgurante
Benjamin des entraîneurs de L1 cette saison, Julien Stéphan a fêté hier ses 40 ans avec déjà en poche une Coupe de France, et un rendez-vous en Ligue des champions
Quarante ans ? C’est une péripétie. Ça ne va pas changer ma vie de changer de dizaine » ,a assuré Julien Stéphan jeudi à la presse, dans un large sourire. Clin d’oeil du destin, c’est à Rennes qu’il est né, le 18 septembre 1980. Son père Guy Stéphan venait alors de s’y engager comme milieu offensif. Mais la famille est partie au Havre l’été suivant. Puis Orléans, Caen, Montceau-lesMines, Annecy, Lyon, Bordeaux... au gré des postes du paternel devenu entraîneur. Comme son frère cadet Guillaume, Julien se prend de passion pour le ballon rond mais sa carrière professionnelle ne le mène pas bien haut. Très vite, il se tourne vers la formation. D’abord à Dreux, où il entraîne les U19 alors qu’il n’a que 25 ans, puis à Châteauroux (20082010) et à Lorient (20102012). Et 2012, il revient enfin à Rennes : trois saisons convaincantes avec les U19 puis un peu plus de trois autres avec l’équipe réserve, jusqu’à ce qu’Olivier Létang, alors président exécutif du club, lui confie l’équipe première après le limogeage de Sabri Lamouchi en décembre 2018. Il n’a que 38 ans et n’a jamais entraîné d’équipe professionnelle, aussi n’est-il question que d’intérim. Mais le succès est immédiat. Stéphan s’installe... et casse la baraque. Sous ses ordres, Rennes atteint les huitièmes de finale de Ligue Europa et remporte la Coupe de France, son premier trophée depuis 1971.
« Il aime bien gagner »
Excellent meneur d’hommes, il sait trouver les mots pour éperonner ses troupes, parvient à gérer Hatem Ben Arfa, contribue au rebond de Mbaye Niang et fait d’Eduardo Camavinga, qu’il a vu grandir au centre de formation, l’un de ses piliers avant même ses 17 ans. « C’est un coach qui aime échanger avec les joueurs, ça donne une force collective », explique le défenseur Nayef Aguerd, arrivé cet été. Et «il aime bien gagner. A chaque fois avant les matches, le discours est toujours encourageant, il motive vraiment les joueurs ». Certains supporters rennais peuvent d’ailleurs réciter sa causerie d’avant-match lors de la finale de Coupe de France remportée aux tirs au but contre le Paris SG, une longue anaphore autour de l’expression : «Il est là, ce moment...» Désormais, Stéphan se prépare à découvrir la Ligue des champions, dans un rôle de petit Poucet bien décidé à ne pas faire de la figuration. « C’est une compétition magique, unique, le Graal pour les clubs. C’est là où on rencontre les meilleurs joueurs, les meilleurs entraîneurs...» ,se délecte-t-il. En attendant, Rennes a démarré le championnat avec deux victoires et un nul et peut prendre la tête du championnat en cas de succès contre Monaco ce soir.