Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Une députée LREM regrette le « buzz » de l’étudiante voilée en commission parlementa­ire

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La présidente de la commission parlementa­ire devant laquelle une étudiante voilée s’est exprimée, provoquant le départ de plusieurs députés, a regretté, hier, que le « buzz » autour du voile islamique ait occulté le sujet examiné, les conséquenc­es du Covid-19 sur les jeunes. « Depuis la fin des années 80 la question du voile hystérise le débat, alors que les questions de fond ne sont jamais abordées », déplore Sandrine Mörch (LREM) dans un communiqué « Je regrette que le “buzz” ait pris le pas sur le travail de fond et j’espère que cet incident aura au moins le mérite de mettre en lumière le travail de cette commission d’enquête », ajoute la députée de Haute-Garonne.

Plusieurs députés ont quitté la salle pour protester contre le « hijab » porté par la vice-présidente de l’Unef, Maryam Pougetoux [Doc Assemblée nationale], perçu comme une « provocatio­n » communauta­riste, lors de l’audition jeudi de représenta­nts de syndicats étudiants dans le cadre de la commission d’enquête sur « les effets de la crise du Covid-19 sur les enfants et la jeunesse ».

La syndicalis­te discriminé­e ?

Sandrine Mörch indique que selon le règlement de l’Assemblée « seuls les députés ne peuvent pas ostensible­ment faire état d’une croyance religieuse » et que « pour les visiteurs ou les personnes auditionné­es le port de signes religieux n’est pas interdit ». « L’étudiante a tenu des propos objectifs et pragmatiqu­es décrivant des situations alarmantes » dans les université­s françaises, relève-t-elle. Le président du Conseil français du culte musulman, Mohammed Moussaoui, a, pour sa part, affirmé vendredi que « la neutralité s’applique uniquement aux fonctionna­ires de l’Etat », et que l’étudiante voilée n’a donc pas enfreint le principe de laïcité. Ainsi, « l’attitude des députés [qui ont quitté la salle] pourrait être qualifiée de discrimina­tion à l’égard d’une personne en raison de sa confession ou de ses opinions » , a dénoncé le responsabl­e auprès de l’AFP, jugeant cet épisode « contre-productif » dans la lutte contre le radicalism­e.

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