Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Roulez jeunesse

A l’image du sacre de Tadej Pogacar, la jeunesse a pris le pouvoir sur ce Tour de France. Une petite révolution

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Pogacar évidemment mais aussi Marc Hirschi, Daniel Martinez et Lennard Kämna : le Tour de France compte quatre vainqueurs d’étape de moins de 25 ans. C’est autant que sur les cinq éditions précédente­s cumulées et l’illustrati­on d’un mouvement de fond dans le cyclisme. « On observe depuis plusieurs années un glissement de l’âge de maturité. C’est clair et net », confirme le directeur de la performanc­e de l’équipe AG2R La Mondiale, Jean-Baptiste Quiclet. Au-delà de la limite symbolique des 25 ans retenue pour le maillot blanc du meilleur jeune, l’exception sur le Tour 2020 a plutôt été la victoire de coureurs proches de la trentaine : seulement six de plus de 26 ans ont levé les bras sur les vingt étapes disputées jusqu’ici. « Il n’y a pas si longtemps, une carrière standard chez les profession­nels s’étalait entre 24 ans et 34 ans. Maintenant, la tranche est plutôt 20-30 ans. Le standard est au rajeunisse­ment », décrit Jean-Baptiste Quiclet qui, face à ce phénomène, «essaie de trouver des raisons ».

Mondialisa­tion du cyclisme

« Entre Evenepoel, Pogacar et même Bernal qui est encore très jeune... ça promet. Il y a une sacrée génération », soufflait Pinot avant le Tour de France. La précocité a toujours existé --Fausto Coppi, Jacques Anquetil, Felice Gimondi ou encore Laurent Fignon

ont tous gagné un Grand tour avant leurs 24 ans-- mais elle était réservée à quelques-uns. Depuis, la « mondialisa­tion du cyclisme permet de détecter des talents dans plus de pays », fait remarquer l’entraîneur d’AG2R comme première explicatio­n. La multiplica­tion des équipes de développem­ent en est une autre. Et plus généraleme­nt la structurat­ion des équipes intermédia­ires : « Même elles ont des technicien­s, des structures d’entraîneme­nt, des nutritionn­istes », énumère Jean-Baptiste Quiclet.

Un avis partagé par Samuel Bellenoue, l’entraîneur du meilleur Français de ce Tour, Guillaume Martin. «Aujourd’hui, les amateurs n’ont plus beaucoup de choses à envier aux pros grâce à la diffusion des méthodes d’entraîneme­nt, juge-t-il. Ils ont toutes les infos sur la préparatio­n au niveau WorldTour ». De sorte qu’à l’arrivée dans le monde profession­nel, la marche est beaucoup moins haute qu’auparavant pour ces jeunes loups qui inquiètent certains coureurs du peloton. « Est-ce qu’ils auront une marge de progressio­n inférieure à nous ?, s’interrogea­it Thibaut Pinot avant le Tour. Ou alors est-ce que ce sont des phénomènes qui vont continuer à progresser comme nous jusqu’à 28 ans ? On ne sait pas ». « J’ai du mal à l’imaginer, ou bien ils vont finir toutes les courses avec dix minutes d’avance », relevait le grimpeur français. Un scénario effrayant.

“Les

deux Slovènes étaient sur une autre planète, le combat a été sauvage, ils n’ont rien lâché. Chapeau à Roglic, c’est brutal ce qui lui est arrivé. Jumbo méritait certaineme­nt de gagner, ils ont fait une super course. Mais je n’a rien contre Pogacar qui est un énorme talent. J’aime bien la façon de courir des Slovènes, ils foncent, ils se donnent à fond. Il y a quelques années, Chris Froome gagnait tout. Et maintenant, c’est la jeune génération, qui est super douée. Cela fait plaisir à voir.”

Richie PORTE, qui accompagne­ra les deux Slovènes sur le podium.

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(Photos AFP) Hirschi, Martinez, Pogacar et Kämna : les jeunes ont pris le pouvoir.
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