Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Dans les secrets du collège Liberté à l’abandon
Une visite guidée sur les écoles de Brignoles ont permis de se replonger dans le passé. Voyage au temps du collège Liberté et de la maternelle à l‘angle de la rue Joseph-Monnier
Une petite dizaine de personnes ont assisté aux abords du cours Liberté à une visite guidée sur la thématique de l’école. Les curieux ont ainsi découvert comment cet espace, aujourd’hui voué à s’offrir une deuxième jeunesse, a remplacé des remparts. Le bâtiment du collège Liberté, l’ancienne maternelle, ainsi que l’école Marie-Curie ont permis de survoler les époques et de se rendre compte de l’évolution de l’école de la République. Le collège Liberté a été présenté par Audrey Allègre, guide conférencière du pays d’art et d’histoire : «Le cours Liberté a été construit en 1837. On modernisait la ville en faisant une promenade. C’est au moment de la Troisième République que l’on ouvre une école. Il fallait montrer ce qu’offrait la République aux enfants.» Le premier bâtiment en 1886 avait ce plan en «U» mais ne comprenait qu’un étage. Ce n’est qu’au début du XXe s. qu’on le rehausse. En 1921, les garçons sont envoyés vers l’actuel lycée Raynouard. À partir de 1932, seules les filles le fréquentent. En 1971, le collège devient mixte. Puis au début des années 1990, le collège Paul Cézanne prendra le relais.
Les souvenirs remontent
Une des participantes à la visite, Arlette Martin, a fréquenté pendant son enfance sur les bancs de l’établissement brignolais. En pointant le nez dans la cour –le bâtiment laissé à l’abandon n’est plus accessible au public–, les souvenirs remontent à la surface. La retraitée s’immobilise. «Je suis née en 1942. Je suis allé à la maternelle à côté qui n’a pas du tout changé, raconte-telle, la mémoire inaltérée. En bas, il y avait la classe de CP (en partant sur la droite de la cour). Le préau n’existait pas encore. Puis le CE1 et au fond le Certificat d’études. À l’étage, c’était les CE2, CM1 et CM2. Rien n’a changé. Je me souviens qu’après la guerre, ils avaient enlevé le mur au milieu de la cour qui séparait les garçons et les filles. On allait jouer jusqu’au fond alors qu’on n’avait pas le droit (rires). Ils ont fini par mettre un grillage. Je me souviens du nom des instituteurs qu’il y avait dans chaque classe. À l’époque, il y avait beaucoup de redoublantes. Elles restaient jusqu’à arriver à lire. Mais au moins, en sortant de l’école, tout le monde savait lire.» Le bâtiment devrait être détruit au cours de l’année 2021, pour laisser place à un cinéma et une maison de retraite. Reste à savoir si la façade, encore frappée de la date 1902 et de «Collège moderne de jeunes filles», sera conservée.