Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
« Notre-Dame des Anges » : l’appellation mûrit sa notoriété
Plaine des Maures Reconnue en février 2019, l’appellation, qui prépare sa seconde cuvée, a été officiellement lancée ce lundi, lors d’une visite de découverte des vignobles
Rendez-vous avait été donné au sanctuaire de Notre-Dame des Anges, ce lundi matin, à une cinquantaine de partenaires et invités du Conseil interprofessionnel des vins de Provence (CIVP), qui a porté la création de la nouvelle Dénomination géographique complémentaire (DGC) « Côtes de Provence Notre-Dame des Anges », officiellement reconnue par l’INAO en février 2019, après une quinzaine d’années de démarches (lire ci-dessous). Le point culminant (780 m) du massif des Maures, est, certes, loin de toute vigne, « mais nous l’avons choisi comme symbole, puisqu’il est visible de l’ensemble du terroir », explique Jean-Pierre Daziano, président de l’association des vignerons de Notre-Dame des Anges et propriétaire d’un domaine d’une vingtaine d’hectares, exploités en « bio », aux Mayons. Au programme de la journée : découverte des spécificités du terroir avec Mireille Conrath, oenologue et responsable technique du Syndicat des vins Côtes de Provence, puis retour au sanctuaire pour une dégustation et un repas. C’est donc tout un cortège de vans, affrétés pour l’occasion, qui s’est élancé pour deux heures de visite et de présentation technique.
Géologie, météorologie…
Après vingt minutes de descente entre les châtaigniers, la délégation s’arrête dans un vallon gonfaronnais. Mireille Conrath, micro en main, explique ce qui fait la particularité géologique du terroir. Les néophytes retiendront que les différentes époques géologiques ont laissé une composition particulière des sols, dont les différents types se retrouvent au sein du centre de la même « dépression permienne », qui marque les frontières du terroir : « Elle est délimitée au nord par les plateaux calcaires, au sud par le massif des Maures, à l’est et à l’ouest par le resserrement de ces formations, vers Les Arcs et Carnoules. » En cette enceinte, on relève des conditions climatiques particulières, « coupées des influences maritimes », donc marquées par des amplitudes thermique et pluviométrique saisonnières fortes. Tout cela provoque un « effet terroir », soit un temps de maturation du raisin plus long, lié à une alimentation hydrique plus faible. Mireille Conrath a amené avec elle quelques échantillons de roches, notamment des schistes et des grès : « Regardez bien autour de vous : on a ici une terre aux tons rouges, qui marquent l’un des quatre aspects des paysages de l’appellation. » Jean-Pierre Daziano, lui, souligne l’agencement des parcelles. Relativement petites et pentues, elles s’intercalent entre des rangées d’oliviers. Au-dessus, comme promis, Notre-Dame des Anges veille, entre deux bandes nuageuses.
« Un équilibre entre l’acidité et l’alcool »
Quelques kilomètres plus loin, vers le nord-est, au long de la D97 qui relie Gonfaron au Luc, on s’arrête de nouveau en bord de parcelle pour évoquer, cette fois, le produit issu de la vigne. C’est en oenologue que Mireille Conrath poursuit : « Les vins de Notre-Dame des Anges sont caractérisés par un bon équilibre entre l’acidité et l’alcool. Ils sont cependant moins acides que ce qu’on peut trouver du côté de Sainte-Victoire et sont exempts de chaleur alcoolique, laissant ainsi une pointe d’amertume en fin de bouche. Cette longueur provoque une sapidité, une envie de boire à nouveau… » Presque deux heures se sont écoulées. « Nous n’aurons pas le temps de visiter tout le terroir », se désole Jean-Pierre Daziano, suggérant le retour des visiteurs vers NotreDame, où ils vont notamment pouvoir vérifier la sapidité des crus 2019 de l’appellation.