Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Un nouveau patron pour les élèves de l’EALAT

Le Cannet-des-Maures Le militaire, 53 ans, est le nouveau patron de l’Ecole de l’aviation légère de l’armée de Terre cet été. Il veille aux destinées, entre autres, des futurs aérocombat­tants

- PROPOS RECUEILLIS PAR S. CHAUDHARI schaudhari@varmatin.com

Avec un père et un grand-père dans la marine marchande, il n’était pas illogique que Pierre Meyer, s’intéresse très jeune aux métiers à responsabi­lité. Aujourd’hui élevé au grade de général de brigade, il tient les commandes de l’Ealat (l’École de l’aviation légère de l’armée de Terre) depuis cet été. L’Ealat comprend la baseécole 2e régiment d’hélicoptèr­es de combat (RHC) et l’état-major au Cannet-desMaures, la base-école 6e RHC de Dax et le centre de formation franco-allemand, PTL de Fassberg ,en Allemagne). Le militaire de 53 ans revient ainsi dans le Sud. Il avait en effet effectué deux stages au sein même de l’Ealat en 1994 et 1995. La boucle est bouclée. Une de ses priorités : la sécurité aéronautiq­ue et la maîtrise du risque pour toutes les catégories : pilotes, maintenanc­iers, contrôleur­s. « On a été sévèrement touché en drames, à l’école, en 2018, mais aussi ailleurs, dans le cadre d’opérations. De gros progrès ont été faits en complément des équipement­s et des dispositif­s anticollis­ions », rappelle-t-il.

Quel est votre parcours profession­nel ?

Je suis Saint-Cyrien. Après, j’ai choisi l’aviation légère de l’armée de Terre. J’ai eu la chance d’être formé durant un an dans le cadre d’un échange, en Allemagne, à Bückeburg.

C’est l’équivalent de notre Ealat. Deux Allemands venaient à Dax pour leur formation initiale et deux Français allaient outre-Rhin. Je suis pilote de Gazelle. C’est la première fois que je reviens à l’Ealat depuis mes stages, car, avant, j’étais chef « opérations » au e RHC( régiment d’hélicoptèr­es de combat, Ndlr) à Pau et j’ai commandé le e régiment d’hélicoptèr­es de combat à Etain. En plus de la partie opérationn­elle, il y a un volet administra­tif. J’ai beaucoup servi dans l’administra­tion centrale, au sein de l’Etat major de l’armée de Terre, ou à l’inspection de l’armée de Terre, à Paris. Ma grande dominante, ce sont les ressources humaines.

Avez-vous connu des théâtres d’opérations extérieure­s ?

Oui. Trois grandes opérations majeures : la Côte d’Ivoire, La République centrafric­aine et une autre, très importante, l’opération Harmattan en Libye à partir de la mer. Les opérations extérieure­s sont notre raison d’être. C’est ce pourquoi nous avons été formés.

Connaissez-vous la Région ?

Contrairem­ent à ce que mon nom peut laisser penser, je suis d’origine Lorraine, né en région parisienne. Je connais la région grâce à ma grandmère, habitant à Sanary.

Quelles sont les missions que l’on vous a confiées ?

Préparer les élèves-pilotes à devenir des aérocombat­tants. À être complèteme­nt et directemen­t employable­s et opérationn­els à leur sortie de l’école.

Quels sont les besoins aujourd’hui ? Vous demande-t-on d’en former davantage ?

Un de mes points d’attention sera de maintenir le flux de formation, car il y a plutôt une tendance à la baisse.

Comment faire ? Multiplier les campagnes de communicat­ion ?

Le problème n’est pas de trouver les gens qui souhaitent venir. Disons qu’on manque un peu de moniteurs. Les standards de formation augmentent et nous sommes dans une période de « Haute intensité », c’est-à-dire un monde de plus en plus dangereux. Mon travail est d’optimiser les cursus de formation en intégrant les nouvelles technologi­es. Les appareils sont conçus pour fonctionne­r en réseau. La numérisati­on nécessite des modules de formation supplément­aires.

Combien de stagiaires for mez-vous par an ?

Environ  .

Quels sont les effectifs, côté personnels ?

  sur l’ensemble de l’Ealat, dont  sur la plateforme du Cannet-desMaures.

De quelle flotte disposezvo­us ?

Sur la base-école, une cinquantai­ne d’hélicoptèr­es. Des Gazelle et des Puma. Et des appareils de nouvelles génération­s : les Tigre et les Caïman.

On avait annoncé dans

la venue de nouveaux appareils...

Var-matin

Exact. Cela fait partie de nos gros défis et enjeux : accueillir des Guépard, des hélicoptèr­es interarmée­s. Un appareil intermédia­ire entre le Tigre et le Caiman, dans une gamme moderne. Il pourra, à la fois, remplir les fonctions d’un hélicoptèr­e de manoeuvre, car il est doté d’une soute et capable de remplir les missions de reconnaiss­ance et d’attaque.

Quels sont vos loisirs ?

J’aime beaucoup la lecture, la randonnée. Je suis d’ailleurs très content d’habiter à Lorgues pour connaître, après le littoral, le massif des Maures, l’Estérel, la Sainte-Baume. Je m’adonne beaucoup au sport également.

Avez-vous une devise qui guide votre quotidien ?

Je n’en ai pas, mais ce qui est sûr, c’est qui me motive, c’est le contact, le commandeme­nt. On parle communémen­t de ressources humaines, mais je préfère le terme de richesses humaines. Et ici nous avons des gens remarquabl­es. C’est un métier de passion.

De passion mais également de devoirs...

Oui. Énormément de responsabi­lités. Et tout se joue dans le commenceme­nt, dans la formation. C’est ce qui se passe à Dax, lors de la formation initiale.

Un monde de plus en plus dangereux.”

Les opérations extérieure­s sont notre raison d’être.”

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(Photos S. Ch.) Marié et père de trois enfants, il revient au sein de l’école où il a effectué ses stages en  et .
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Le militaire a pris ses fonctions le  août dernier.

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